D’année en année, le constat est le même : les jeunes Québécois ne bougent pas assez. Les plus récentes données de l’Institut de la Statistique du Québec viennent le confirmer : à peine un enfant sur cinq et un adolescent sur cinq sont actifs dans leurs loisirs. Cette tendance lourde peut-elle être renversée?
Pas assez actifs : 8 jeunes sur 10
Huit Québécois sur dix, âgés de 6 à 17 ans, ne répondent pas aux recommandations en matière d’activité physique dans la pratique de leurs loisirs (sur une période de 12 mois). C’est ce que montrent les faits saillants de l’Enquête québécoise sur l’activité physique et le sport (EQAPS) 2018-2019 réalisée par l’institut de la Statistique du Québec. Mince consolation : un peu plus du tiers des jeunes sont tout de même moyennement actifs, c’est-à-dire que leur pratique d’activité physique se situe entre 50 % et 99 % de la dose recommandée.
« Les enfants qui sont peu actifs le sont encore moins à l’adolescence. Cela prédit les comportements à l’âge adulte. C’est inquiétant. » — Félix Berrigan, professeur à la Faculté des sciences de l’activité physique à l’Université de Sherbrooke.
Les adolescentes bougent moins que les autres
La proportion de jeunes qui sont inactifs (pratique occasionnelle ou nulle) augmente de façon alarmante avec l’âge : de 4 % (chez les 6 à 11 ans) à 13 % (chez les 12 à 17 ans). Un écart qui s’explique notamment par le décrochage des filles. La proportion de filles inactives augmente de 10 % à l’adolescence : elle passe de 4 % chez les 6 à 11 ans à 14 % chez les 12 à17 ans.
« À la fin du secondaire, ce sont 9 filles sur 10 qui n’atteignent pas les recommandations canadiennes en matière d’activité physique », indique-t-on chez Fillactive. Diverses raisons peuvent l’expliquer : transformation corporelle, importance de l’image, sentiment d’incompétence, manque d’intérêt envers les activités proposées.
Un problème mondial
Ici comme ailleurs, le portrait de l’activité physique chez les jeunes est peu réjouissant. « La tendance est stable et généralisée. Les données canadiennes et mondiales montrent à peu près toujours la même chose. La proportion de jeunes qui rencontrent les recommandations en matière de pratique de l’activité physique est très basse », indique Félix Berrigan, professeur à la Faculté des sciences de l’activité physique à l’Université de Sherbrooke. Selon une étude récente réalisée pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 80 % des adolescents scolarisés à travers le monde ne sont pas suffisamment actifs.
Des effets inquiétants
Les jeunes sont peu actifs et, de surcroît, adoptent davantage des comportements sédentaires. Cette tendance est encore plus marquée depuis le début de la pandémie. « Que l’on soit actif ou pas, le temps sédentaire engendre des effets néfastes sur la santé et ce, à très court terme, souligne Félix Berrigan. Chez les jeunes, l’inactivité et la sédentarité engendrent une augmentation de l’anxiété, des symptômes de dépression, des capacités cognitives et la baisse de l’estime personnelle. » L’activité physique agit comme un facteur de protection contre la détresse psychologique et l’anxiété.
Pourquoi bouger?
La pratique régulière d’activité physique génère une panoplie d’effets positifs sur la santé. Dans son avis scientifique Pour une population québécoise physiquement active, Kino Québec dresse une liste des bénéfices individuels :
- Augmentation de l’espérance de vie en santé.
- Amélioration de la condition physique (ex. aptitude aérobie, flexibilité, composition corporelle).
- Prévention des maladies cardiovasculaires et respiratoires, des cancers, des troubles cognitifs, des problèmes de santé mentale.
- Amélioration de la fonction immunitaire.
- Adoption de saines habitudes de vie (ex. abandon du tabagisme, alimentation équilibrée, sommeil de qualité).
10 trucs pour aider son enfant à être actif |
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Recommandations mondiales en matière d’activité physique |
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Sources :
- L’activité physique de loisir des enfants et des jeunes Québécois en 2018-2019, Institut de la statistique du Québec
- Étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
- Pour une population québécoise physiquement active, Kino Québec