Santé physique

L’activité physique durant l’enfance peut prévenir les maladies cardiovasculaires

S’il est de notoriété publique que l’activité physique contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires, il est en revanche moins connu que développer cette activité physique dès la petite enfance peut avoir un impact sur la santé cardiovasculaire plus tard dans la vie.

L’activité physique durant l’enfance peut prévenir les maladies cardiovasculaires
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C’est en effet ce que démontre une nouvelle recherche de l’Université canadienne McMaster intitulée Health Outcomes and Physical Activity in Preschoolers et publiée récemment dans la prestigieuse revue scientifique Pediatrics.

Pour arriver à la conclusion selon laquelle l’activité sportive pratiquée très jeune avait un impact bien réel sur les adultes, les scientifiques ont suivi les niveaux d’activité de centaines d’enfants d’âge préscolaire sur une période de plusieurs années.

 

Dès trois ans, on bouge!

Ils ont ainsi découvert que l’activité physique chez les enfants dès l’âge de trois ans est bénéfique pour la santé des vaisseaux sanguins et, de façon générale, sur la santé cardiovasculaire.

 

« Beaucoup d’entre nous avons tendance à penser que les maladies cardiovasculaires frappent à un âge avancé, mais les artères commencent en réalité à se durcir quand nous sommes encore très jeunes, explique Nicole Proudfoot, une étudiante du département de kinésiologie de l’Université McMaster et auteure principale de l’étude. Il est donc important de prendre des mesures préventives très tôt. Nous devons nous assurer que les jeunes enfants aient de nombreuses occasions d’être actifs pour garder leur cœur et leurs vaisseaux sanguins aussi sains que possible ».

 

Les activités d’intensité élevée sont bénéfiques

Parmi les conclusions qui ont été tirées de cette étude, il est intéressant de constater que même si les artères se raidissent avec le temps, le processus est plus lent chez les jeunes enfants qui ont été plus actifs. D’autre part, les résultats ont montré que si l’activité physique totale avait des effets favorables sur la santé cardiovasculaire, c’est une activité physique plus intense qui était la plus bénéfique.

 

Selon Brian Timmons, le professeur agrégé au département de pédiatrie de l’Université McMaster qui a supervisé l’étude, l’intensité est le facteur clé à retenir. « Ce qui est le plus bénéfique pour les enfants, c’est de jouer à des jeux qui vont les essouffler, comme jouer à chat (la tague). Plus c’est un jeu intense, mieux c’est. Cela dit, il n’est pas nécessaire que l’activité physique se fasse en une seule fois. L’idéal serait que les enfants restent actifs tout au long de la journée ».

 

On notera que les résultats obtenus étaient semblables chez les garçons et les filles qui ont participé à cette étude, mais que l’activité physique a eu une influence positive uniquement sur la tension artérielle des filles.

 

Maureen MacDonald, la doyenne de la Faculté des sciences de l’Université McMaster et co-chercheuse indique que l’étude devra se prolonger dans le temps. « Nous espérons examiner si ces effets bénéfiques de l’activité physique sur les indicateurs de santé cardiovasculaire de la petite enfance se prolongeront jusqu’à la fin de l’enfance et, éventuellement, à l’âge adulte ».

 

En conclusion, on retiendra que l’activité physique, idéalement intense, est essentielle pour la santé cardiovasculaire des enfants, et ce, dès le plus jeune âge. Alors, plus d’excuses, tout le monde dehors pour une grande partie de tague! Jouer, c’est plus que jamais rester en santé.

 

400 bouts d’choux à l’effort. 

Ce sont plus de 400 enfants âgés de trois à cinq ans qui ont participé à cette étude. Pendant trois ans, les chercheurs ont mesuré et analysé des « marqueurs clés » de la santé cardiovasculaire en lien notamment avec la rigidité artérielle et la tension artérielle.

Pour évaluer leur condition cardiovasculaire, les enfants ont été soumis à un test d’effort sur tapis roulant. Les scientifiques ont ainsi pu observer leur vitesse de récupération et leur fréquence cardiaque après l’exercice. C’est comme ça que la raideur artérielle en fonction de la vitesse a été mesurée. Ils ont aussi eu recours à l’imagerie ultrasonore pour mesurer la raideur de l’artère carotide. Les enfants ont également dû porter un accéléromètre autour de la taille pendant une semaine, ce qui a permis aux chercheurs de déterminer la quantité et l’intensité de leur activité.

 

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