Les 5 principes d’une sortie de ski avec enfants sans (trop) de souci!
La saison de ski est de retour! Hop, le remonte-pente, puis les descentes en famille, loin du train-train quotidien. Tout cet espace pour le plaisir, que le plaisir… enfin! Hélas, les insatisfactions (« c’est trop long/difficile/froid/etc.! »), la collation qui ne fait pas l’affaire ou les chicanes dans la fratrie peuvent faire son chemin jusqu’à la montagne. Quelques conseils testés et éprouvés pour repousser les désagréments loin de nos skis.
1. Tout planifier… sans les enfants!
Si on se met à chercher les mitaines et à couper les crudités le matin même (les enfants et leurs besoins nous interrompant pour un tout et pour un rien!), on ne s’aide pas beaucoup pour démarrer la journée dans nos meilleures dispositions. Dans ce capharnaüm, on risque en plus d’oublier un article qu’un de nos enfants jugera essentiel une fois arrivé à destination (la cagoule ROUGE, et non la noire). Beaucoup d’énergie dans la gestion de crise, peu dans la glisse.
Pire, ces transitions avant-départ parfois interminables contaminent nos enfants. Ceux-ci accumulent subtilement (ou pas) une bonne dose de stress qui risque de nous exploser en plein visage quatre descentes plus tard (pour rien, par exemple quand le petit frère de la grande la frôlera d’un peu trop près!).
Bref, on prépare tout l’attirail la veille du départ, de sorte que le jour même, tout y est, prêt à être enfilé ou trimbalé. Un petit-déjeuner dans le calme, et nous voilà en route!
2. Mettre le confort prioritaire
Ne lésinons pas sur le confort, jamais! Peut-être qu’on trouve que notre plus jeune exagère en nous disant que ses nouveaux sous-vêtements thermiques « lui grattent », mais si elle le ressent, on risque fort de l’entendre et réentendre en cours de journée.
On souhaite que nos enfants se sentent bien dans leurs vêtements de ski et qu’ils restent confortables, peu importe la température.
Multicouche ou pelure d’oignon
La stratégie du multicouche (ou pelure d’oignon) a fait ses preuves :
- une sous-couche d’une confection de qualité permettra de garder le corps au chaud et au sec (laine de mérinos, un gros favori ici!);
- une couche isolante (comme un polar), et;
- une couche externe (manteau imperméable, coupe-vent, etc.)
Et ce, pour tous!
Les enfants n’ont pas moins froid ou moins chaud que nous : il leur est en fait plus difficile de bien réguler leur température. Le marché de seconde main est une option efficace pour les équiper de vêtements de qualité sans se ruiner.
Truc de pro pour éviter de geler sur les pentes!
Dans la voiture, on ne met PAS notre manteau, notre gros chandail ou notre polar et nos bottes. On ne veut surtout pas suer avec tout notre attirail à 20°C dans l’habitacle avant même la première descente!
« Plus on donne des éléments précis sur lesquels les enfants peuvent exercer un certain contrôle, plus on s’évite des réactions contrôlantes un peu déplacées »
3. Adopter un plan de match qui fait l’unanimité (et l’adapter)
Un autre élément très important : la fameuse conciliation des attentes! On aura tout préparé notre plan de match la veille, mais le matin même, on prend le pouls de l’humeur et de l’énergie de tout un chacun. Notre plus jeune a-t-il bien dormi? L’ado grogne-t-il? C’est important de faire preuve de flexibilité si on ne veut pas se battre toute la journée à appliquer une planification qui ne suit pas du tout le rythme familial.
Impliquer les enfants
Important : impliquons les enfants dans la planification! Quelle montagne ont-ils envie de skier? Des pistes préférées? On commence par laquelle? Plus on donne des éléments précis sur lesquels les enfants peuvent exercer un certain contrôle, plus on s’évite des réactions contrôlantes un peu déplacées, par exemple la crise monumentale pour ne pas s’asseoir à côté de sa sœur dans le remonte-pente quatre secondes avant notre tour.
S’intéresser à nos attentes
Conseil de parent à parent : on devrait aussi s’intéresser à NOS attentes. Serons-nous satisfaits si on enchaîne à pas de tortue les pistes vertes toute la journée? Comme adulte, on n’est pas à l’abri de la frustration sournoise qui s’accumule lorsqu’on refoule ce qu’on aurait envie de faire (la poudreuse sous les chaises, juste là, et, hélas, si inaccessible en famille). Et voilà qu’on perd patience contre notre fille qui vient d’échapper sa mitaine pour une deuxième fois en deux minutes! La mitaine (ou notre fille) n’y est pour rien. Ainsi, soyons sincères envers nos attentes et considérons-les dans notre plan. « Après ces deux heures de ski tous ensemble, mon amour, veux-tu rentrer prendre un chocolat chaud avec les petits et je vais aller attaquer la piste à bosse une ou deux fois avant de vous rejoindre? » Peu d’enfants vont d’ailleurs s’offusquer d’une pause chocolat chaud qui s’étire un peu, et ça va nous faire un bien fou avant de retrouver notre chasse-neige.
4. Limiter la pression
Après une grosse semaine où les demandes envers les enfants (et les parents!) se sont enchaînées, se sont accumulées, la dernière chose dont on a envie, ce sont autant de demandes, les skis aux pieds. Il peut être facile de tomber dans le panneau de « performer ses loisirs » : on veut faire le plus de descentes pour profiter de notre investissement, on veut profiter des belles conditions le plus de fois possibles, on veut que nos enfants se pratiquent et progressent… Stop! Résistons et tentons de ralentir. On passe du bon temps en famille, en plein air! Une bonne journée ne dépend pas du nombre de descentes, mais de l’état de bien-être partagé et des connexions en cours de journée.
« Une bonne journée ne dépend pas du nombre de descentes, mais de l’état de bien-être partagé et des connexions en cours de journée. »
5. Maximiser les connexions
On veut tellement que nos enfants aiment skier comme nous, qu’on peut se transformer parfois à notre insu en un commandant ou une commandante du plaisir : « Bin non, il ne fait pas froid. Regarde le beau soleil! », « Il n’y a pas tant de monde, tu exagères, ce ne sera pas long! », « Tu es capable, arrête! Tu as fait cette piste l’hiver dernier ». On ne tolère aucun « rouspétage », aucun commentaire négatif : tout est MER-VEIL-LEUX! Hum, nous voilà en train de minimiser les difficultés de notre enfant et d’invalider ses inconforts au lieu de les écouter, de les valider et de s’y adapter.
Être à l’écoute de nos enfants
Il est pourtant possible que notre enfant vive une journée plus difficile. Les enfants qui chialent veulent surtout être entendus, puis le chialage tend à diminuer (alléluia!). « Coudonc, c’est vrai que le vent est glacial! Allons sur l’autre versant, on sera mieux protégés et on verra si tu te sens mieux, d’accord? » « Tu as l’air fatigué aujourd’hui, préfères-tu te concentrer sur des pistes plus faciles ou écourter ta journée? » Plus on s’adapte, meilleures sont les chances que notre enfant ait envie de nous accompagner la prochaine fois!
L’enthousiasme envers le ski ne se cultive pas par une surcompensation du nôtre, mais par des moments de connexion à travers le plaisir de la glisse.
Pour bien planifier votre sortie, consultez le site de l’Association des stations de ski du Québec.
Plutôt mordus de raquettes ou de randonnée hivernale ? Ces conseils peuvent être appliqués (avec quelques variantes) aux sorties en raquette ou en randonnée l’hiver en famille.