D’un périmètre de 10 km en 1919, l’espace de jeu libre d’un enfant de 8 ans couvre à peine 300 mètres aujourd’hui, selon Katherine Frohlich, professeure en médecine sociale et préventive à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Outch! Au-delà de la responsabilité parentale, on note un contexte social complexe où les municipalités ont un rôle critique à jouer. Voici 3 axes d’initiatives visant à ce que les enfants puissent se réapproprier leur environnement!
1. Permettre aux enfants de jouer librement dans la rue
La base pour favoriser le jeu dans la rue : ne plus l’interdire! On pourrait être surpris d’apprendre que plusieurs municipalités proscrivent encore le jeu dans la rue. Cette réglementation n’est pas toujours appliquée de façon soutenue, mais cela en dit tout de même très long sur la place des enfants dans les lieux publics. Diverses justifications sont répétées, dont les enjeux de sécurité. Les règlements sont nombreux, dont l’interdiction explicite du jeu ou de la pratique de sport sur les voies publiques, mais aussi l’entrave potentielle à la circulation ou le risque sur « l’ordre public » ou la « quiétude. »
À Montréal, l’arrondissement de Verdun a décidé d’abolir le règlement sur les nuisances qui empêchait les enfants de jouer dans la rue. À Laval, on le permet dans un contexte particulier « à certaines heures, sous supervision parentale et pour les jeux de groupe seulement ». Qu’en est-il de votre municipalité? Renseignez-vous!
2. Encourager et rendre sécuritaires les jeux libres dans la rue
Aujourd’hui, plusieurs municipalités souhaitent plutôt encadrer le jeu dans la rue. Le projet « Dans ma rue, on joue » adopté par plusieurs municipalités (Belœil, Granby, Rawdon, Saint-Bruno, etc.) propose une démarche citoyenne pour soutenir le jeu dans la rue sécuritaire. En somme, les résidents soumettent leur rue (en précisant l’appui potentiel du voisinage), et la municipalité vérifie si la rue en question répond à des critères importants, dont une faible densité de circulation, un bon dégagement visuel pour les automobilistes, un éclairage public suffisant et un caractère local. Une fois acceptée, la rue est recensée sur une carte, puis elle peut profiter de mesures diverses, dont l’affichage adapté, des balises et même de l’équipement sportif libre-service, selon les municipalités.
3. Développer des lieux publics « de rue » pour le jeu libre
Le prochain niveau d’implication de la municipalité, c’est carrément de créer des lieux publics pour les enfants. On ne fait pas que tolérer leur présence dans les rues, on la stimule! Certaines villes comme Victoriaville rendent les « rues » (et les trottoirs) plus accueillantes en y créant des parcours ludiques où le marquage au sol rend non seulement rend la marche plus amusante, mais affirme la place que les enfants devraient avoir dans le quartier. À Montréal, l’Île au volcan est souvent citée en exemple comme projet de place publique destinée aux enfants visant à encourager le jeu libre.
Rappelons qu’au-delà des bienfaits physiques liés aux jeux extérieurs (les enfants bougent!), le jeu libre de proximité a des effets sur la stabilité émotive des enfants, leur estime de soi et leurs habiletés sociales. S’approprier son environnement, même à hauteur d’enfant, c’est prendre sa place dans la collectivité.
Les municipalités au service des petits? |
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L’Observatoire des tout-petits a commandé à la firme Léger un sondage réalisé en 2021 auprès de 1001 parents québécois afin de connaître leurs attentes, leurs besoins et leurs préoccupations à l’égard de leurs élus municipaux.
Faits saillants :
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