Les écrans sont présents et ils sont partout. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil. Mais on sait que de plus en plus de jeunes développent une dépendance aux écrans et qu’il existe des moyens de prévenir ce problème. Voici 10 conseils à mettre en pratique dès maintenant.
1. À chaque âge, son temps d’écran
Pour prévenir une dépendance aux écrans, il faut d’abord s’assurer de suivre les lignes directrices.
Au Canada, on connaît la consigne : la Société canadienne de pédiatrie ne recommande aucun temps d’écran pour les moins de 2 ans et un maximum de 60 minutes par jour pour les 2 à 5 ans.
Aux États-Unis, les recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie sont similaires : pas de télé pour les moins de 18 mois, et un visionnement en famille pour les enfants d’un an et demi à 5 ans.
En général, les recommandations sont de deux heures par jour au maximum pour les préados de 9 à 13 ans.
À noter : ces références sont des temps maximum, ce qui veut dire qu’idéalement, les jeunes passeraient moins de temps devant les écrans.
Important aussi : ce calcul d’heures doit comprendre le temps passé devant tous les écrans. Il faut donc additionner les 30 minutes passées devant la télé + les 15 minutes à regarder une vidéo YouTube sur un téléphone + les 15 minutes à regarder des photos sur l’ordinateur.
2. Être ferme… et honnête
D’abord, la fermeté. On sait aujourd’hui, par exemple, que l’exposition des bébés de moins de 12 mois à plus de 2 heures de télé par jour entraîne des retards de langage. On sait aussi que la surconsommation d’écrans a des impacts sur le sommeil, la santé et à l’école. Les parents devraient donc limiter le temps d’écran.
Oui, la tâche est ingrate. Désagréable. Potentiellement conflictuelle. Mais les avantages de la prévention de la cyberdépendance sont plus grands.
Ensuite, soyons honnêtes avec nos jeunes. À partir de 3 ou 4 ans, les parents peuvent expliquer clairement, en leurs propres mots, les raisons qui les poussent à demander à ce qu’on ferme la télé.
3. Oser changer nos habitudes d’écran
Il est facile d’utiliser les écrans dans des moments où on le fait par habitude. Par exemple, chez nous, ma fille de 4 ans regarde la télé pendant que mon fils de 1 an dort. Avoir un privilège de « grande » la rend heureuse, permet aux parents de se reposer et au bébé de dormir dans une maison calme.
Sans bannir complètement ce moment (voir le point numéro 6!), je pense que je pourrais diversifier les activités de ma grande pendant la sieste du petit. Faire un bricolage, des muffins ou sortir dans la cour ou au parc (si l’autre parent est présent!) nous permettraient tout autant de garder la maison au calme.
Cet exemple est bien personnel, mais chaque famille peut facilement trouver des moments où il est certain que les écrans seront allumés : au retour de l’école, pendant la préparation du souper, le soir pour relaxer, quand des amis sont à la maison… Et si on repensait à ces habitudes?
4. Aménager les zones d’écrans de manière futée
De simples aménagements dans nos maisons pourraient nous aider à limiter la « tentation » de l’écran chez nos jeunes et à prévenir une dépendance latente. Par exemple, on peut éviter tous les écrans dans les chambres à coucher, ou dans certaines zones de la maison.
Au lieu de laisser traîner nos propres tablettes et téléphones cellulaires, nous pouvons les déposer dans un tiroir de la cuisine où nous pourrions quand même entendre la sonnerie du téléphone, mais où nous ne serions pas tentés constamment de consulter nous-mêmes nos écrans.
On peut aussi aménager des « paniers à téléphones » pour les plus vieux. À l’heure du souper, par exemple, un parent peut faire le tour de la maisonnée et demander à chacun d’y déposer sa tablette ou son téléphone, un peu comme dans les classes à l’école.
5. Développer d’autres habiletés
En mettant l’accent sur les talents sportifs de l’un, sur l’habileté au dessin de l’autre, sur le goût pour la musique ou l’intérêt pour la cuisine, on risque de pouvoir plus facilement détourner les enfants des écrans.
Ainsi, au lieu de simplement demander de fermer la tablette, un parent pourra proposer à son enfant d’aller jouer dehors avec lui ou de faire un bricolage avec elle. De cette façon, on est moins dans une interdiction d’écran que dans une réorientation vers une autre activité, tout aussi plaisante.
6. Ne pas bannir intégralement les écrans
Dans tous les cas, le but (et la difficulté, avouons-le!), c’est d’établir une utilisation saine et équilibrée des écrans, et non pas de les bannir en bloc. Pensons-y : il serait impensable d’empêcher catégoriquement nos enfants de manger du chocolat.
Une clé pour faire en sorte qu’une relation saine se développe par rapport aux téléphones, ordinateurs, tablettes et télé? Éviter d’en faire des récompenses ou des punitions. On risquerait ainsi une plus grande consommation à long terme et une plus grande possibilité de dépendance aux écrans.
7. Utiliser les écrans comme façon de se rapprocher
Bonne nouvelle : le temps-écran peut être bénéfique. Il peut permettre aux enfants et aux parents de se rapprocher. Pourquoi ne pas regarder les vidéos YouTube que notre jeune semble tant aimer et essayer de comprendre ce qui l’attire autant?
On pourrait aussi essayer de jouer à un jeu vidéo qui nous semble carrément obscur… ou essayer le nouveau filtre que notre ado utilise pour ses photos.
Avec les plus jeunes, on peut se servir des fonctionnalités de notre télé pour mettre l’émission sur pause et poser des questions à notre petit. « Toi, as-tu déjà été triste comme Passe-Partout? », par exemple.
8. Utiliser un minuteur pour gérer le temps d’écran
Dans un monde idéal, il suffirait, comme nous l’avons candidement mentionné plus haut, de suggérer à notre enfant d’aller faire un bricolage au lieu de continuer à regarder la télé pour que celui-ci se lève, tout guilleret, abandonnant son émission avec le sourire et gambadant vers ses crayons de couleur.
Eh non! On sait bien que ça ne se passera pas toujours comme ça… Vient alors le moment d’imposer des limites claires au temps d’écran.
Le minuteur, qu’il soit sur la cuisinière, sur une application ludique, dans notre téléphone ou sur la montre de l’enfant, est notre plus grand allié.
On s’entend au préalable avec notre jeune sur le temps qu’il serait raisonnable de consacrer à la tablette, par exemple, et on ferme le tout lorsque le minuteur sonne.
Ce ne sera pas magique à tout coup, mais au moins, l’indication de la fin du temps d’écran viendra d’une tierce partie (le minuteur) et non du parent.
9. Redécouvrir l’ennui
Ça prend parfois un méchant virus, une panne d’électricité ou une tablette brisée, mais s’il vous arrive de redécouvrir l’ennui par hasard, vous ne pourrez plus vous en passer, garanti!
Cela demeure étrange à dire, mais l’ennui façonne la créativité des enfants. Il procure un effet de relaxation et permet aux membres d’une même famille de se rapprocher.
« Les enfants ne savent plus s’ennuyer », entend-on souvent. Mais observons-nous, en tant qu’adultes. Lors des dernières vacances de Noël, avions-nous au programme 6 partys de famille? Quatre soupers avec les copains? L’envie d’initier le plus petit au ski, la volonté de patiner, de glisser, d’aller au cinéma… Parfois, rester chez soi et s’amuser avec des jeux ou des jouets en famille, cela peut être précieux.
10. Réagir vite en cas de cyberdépendance
Si rien ne fonctionne et que votre enfant passe de plus en plus de temps devant les écrans, posez-vous les bonnes questions. Référez-vous à nos signaux pour détecter une cyberdépendance. Si vous constatez une perte d’intérêt pour d’autres choses qui suscitaient autrefois l’attention de votre enfant, des conflits familiaux ou avec ses amis ou encore un état de manque lorsqu’il est privé de son temps d’écran, il est temps de prendre les mesures appropriées et de songer à consulter un spécialiste.
Pour aller plus loin, voir notre dossier sur la gestion du temps-écran.
Source
- Le temps d’écran et les jeunes enfants : promouvoir la santé et le développement dans un monde numérique, Société canadienne de pédiatrie.
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