Évidemment, on veut le meilleur pour notre progéniture. Mais parfois, ce désir exerce une trop grande pression sur les enfants et peut provoquer l’apparition d’anxiété.
Psychologue pédiatrique, Andres Cardenas reçoit souvent des jeunes aux prises avec ce qu’il décèle vite comme de l’anxiété de performance. En creusant, il lui arrive parfois de deviner que l’attitude des parents n’y est pas étrangère. « C’est tout à fait normal que, comme parents, on souhaite que nos enfants vivent des réussites, soutient-il. Il ne faut toutefois pas que cela se transforme en de trop grandes attentes. »
Le psychologue qui exerce dans la région montréalaise mentionne que plusieurs raisons font en sorte que des parents peuvent tomber dans ce piège : ceux-ci peuvent par exemple faire de la projection sur leurs enfants, et espèrent qu’ils se distinguent là où eux n’ont eux-mêmes pas réussi. Ou, à l’inverse, qu’ils suivent leurs traces qu’ils considèrent LE parcours souhaitable.
« Dans ces cas, les parents peuvent avoir de la difficulté à se détacher de leurs aspirations et leur vision d’adulte, mais ça ne correspond pas du tout à la réalité du jeune », note Andres Cardenas.
Et si c’était de l’anxiété?
Qu’un enfant ressente du stress à l’approche d’un examen ou d’une compétition sportive, c’est tout à fait normal. Mais quand ce stress se traduit par des réactions physiques et/ou psychologiques intenses, c’est qu’il commence à prendre trop de place. « L’enfant a tendance à anticiper ce qui va se passer, par exemple, s’il coule un examen. L’anxiété de performance peut prendre diverses formes : certains enfants deviennent perfectionnistes à l’excès, d’autres, au contraire, vont adopter l’évitement ou la procrastination comme stratégie », explique M. Cardenas. Il mentionne que l’opposition, l’agressivité, les problèmes de sommeil, les troubles dépressifs, les phobies ou la somatisation sont également des signes à surveiller.
Voyez comment accompagner un enfant qui souffre de stress.
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Trouver l’équilibre
Si un enfant démontre des signes laissant croire qu’il vit de l’anxiété de performance, le parent devrait dans un premier temps tenter de voir les choses de manière plus réaliste, c’est-à-dire, de se demander ce qui convient réellement à l’enfant. « Par exemple, certains parents vont exiger que les enfants fassent des devoirs et des leçons durant des heures le soir. Non seulement cela fatigue l’enfant qui est déjà fatigué par sa journée passée à l’école, mais altère aussi le lien avec les parents. Les enfants finissent par agir par obligation et non plus par intérêt », avance le psychologue.
« Il est également important de valider les émotions de l’enfant : lui faire comprendre que ses émotions et réactions sont tout à fait normales. Il faut aussi lui donner la chance de s’exprimer : se sent-il stressé, fatigué, a-t-il besoin d’aide? En comprenant bien ce qu’il vit, il sera plus facile d’adopter une nouvelle approche, qui lui fera moins de pression », dit-il en concluant que si les signes de détresse sont trop importants, il serait judicieux de s’en remettre à l’aide d’un/une psychologue.
Pour des trucs concrets, lisez notre article : Anxiété de performance : comment la reconnaître et aider son enfant?