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Quel est le meilleur sport à pratiquer pour le développement des enfants?

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Quelle activité sportive favorise un développement optimal de nos enfants? Il n’existe pas de réponse unique à cette question. Le secret est plutôt dans la pratique et l’expérimentation de plusieurs activités, et non d’une seule.

Thèmes abordés

Jouer dehors en famille

 

 

Votre enfant de quatre ans est mordu de karaté? Vous le voyez déjà triompher aux Jeux olympiques et songez à l’inscrire à trois cours par semaine, question qu’il s’améliore à vitesse grand V et récolte les honneurs?

 

Ne pas mettre tous les œufs dans le même panier

Selon plusieurs experts du domaine du sport et de l’activité physique, mettre ainsi tous ses œufs dans le même panier n’est pas une très bonne idée. Se vouer exclusivement à une activité physique durant l’enfance peut même entraîner son lot de problèmes. Près de 70 % des enfants abandonnent d’ailleurs la pratique du sport organisé avant 13 ans parce qu’ils n’ont plus de plaisir.

 

« L’engagement dans un sport de compétition devrait être considéré seulement si c’est l’enfant lui-même qui en manifeste l’envie, et cela ne devrait pas survenir avant la fin du primaire », soutient Suzanne Gravel, enseignante et chercheuse au Cégep de Jonquière et coordonnatrice des activités du Consortium québécois de développement des pratiques psychomotrices (CQDPP).

 

Ce qu’il faut savoir, c’est que les habiletés motrices fondamentales se développent durant l’enfance. « On ne parle pas ici d’habiletés techniques pointues, comme faire une passe au volleyball ou entrer une rondelle dans un but de hockey, explique Mme Gravel. C’est plutôt d’être capable de se tenir debout sur des patins, d’entrer dans l’eau sans avoir peur, de grimper dans un module de jeux au parc, de sauter par-dessus un obstacle ou d’attraper et lancer un ballon. »

 

 

La spécialisation doit être appropriée à l’enfance. La surspécialisation sportive chez les enfants peut avoir comme conséquence de les empêcher de développer certaines habiletés importantes, d’accroître les risques de blessures et d’épuisement et d’augmenter le taux d’abandon du sport en question.

 

« L’engagement dans un sport de compétition devrait être considéré seulement si c’est l’enfant lui-même qui en manifeste l’envie, et cela ne devrait pas survenir avant la fin du primaire. »

– Suzanne Gravel, enseignante et chercheuse au Cégep de Jonquière.

 

Miser sur la variété

Plus on lui permet de bouger et d’expérimenter librement, plus l’enfant sera apte à développer ses habiletés. « Une fois la base acquise, dont la période charnière se situe entre 0 et 7 ans, il sera plus facile de faire des apprentissages par la suite, et de se spécialiser dans un sport. Après 7 ans, tout est encore possible, nous rassure Mme Gravel. Mais c’est comme l’apprentissage d’une deuxième langue : ce sera peut- être un peu plus difficile. »

 

Pour bien accompagner un enfant, nul besoin de l’inscrire à des cours. Des visites à l’aréna et aux bains libres offerts par la piscine municipale, aller au parc, jouer dans la neige dans la cour arrière ou dans la ruelle, jouer au ballon dans la cour d’école : voilà autant d’activités à travers lesquelles les enfants aiguisent leur capacité à bouger.

 

« Chez l’enfant, l’exploration est naturelle est essentielle. S’il est trop encadré, qu’on lui demande d’exécuter des actions trop difficiles et qu’il n’a pas vraiment de liberté, sa motivation à bouger peut vite diminuer », avance Suzanne Gravel qui souligne également l’importance du modèle parental : « Quand les parents se mettent en action avec les enfants et que tout le monde a du plaisir, il n’y a pas mieux comme motivation! »

 

 

La chamaille… ça fait bouger!

Faire la bataille pour jouer (donc en évitant les coups trop brusques, l’utilisation d’objets et les interventions au visage) a du bon! Toutefois, ils ne sont pas permis à tous, car 13% des parents les interdisent à la maison, et 45,9% dans les autres milieux comme l’école et le service de garde. Pourtant, quand ils sont bien encadrés, ces jeux permettent aux enfants d’apprivoiser la compétition, d’apprendre à gérer l’impulsivité, la colère et l’excitation, d’établir et raffermir des liens amicaux, d’aiguiser leurs habiletés pour la résolution de conflits, de faire la distinction entre la vraie et la fausse violence, de libérer leur trop-plein d’énergie.

 

Qu’est-ce qu’une activité d’intensité moyenne à élevée?

Les enfants de 5 à 17 ans devraient faire chaque jour au moins 60 minutes d’activité physique d’intensité moyenne à élevée. Pourtant, seulement 39 % répondent à ces directives canadiennes. De plus, 52 % des garçons sont susceptibles de respecter ces directives contre 26 % des filles.

 

Courir, sauter, grimper, jouer avec une balle ou un ballon, danser, faire des culbutes, nager, patiner, glisser : voilà toutes des activités qui sollicitent l’ensemble du corps. Les 60 minutes quotidiennes recommandées peuvent être facilement atteintes en offrant les bonnes conditions aux enfants. Et à ce chapitre, le jeu libre à l’extérieur fait des merveilles!

 

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