Santé physique

La posture de travail chez l’enfant : un élément clé de l’apprentissage

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Un enfant qui grouille sur sa chaise peut le faire pour de multiples raisons : l’ennui, l’inconfort, l’anxiété, les besoins sensoriels… et peut-être juste un trop-plein d’énergie qui n’a pas été canalisé! Tout ce que l’enfant ressent, c’est que la chaise et lui ont une relation compliquée. Par chance, elle est rarement essentielle!

La posture de travail chez l’enfant : un élément clé de l’apprentissage
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Comme adulte, on a parfois une vision idéalisée de la sacro-sainte position assise sur une chaise lors des périodes de travail, et on tient mordicus à ce que notre enfant s’en contente. Pourtant, on sait déjà que la position assise est liée à de multiples problèmes de santé physique chez l’humain, dont une mauvaise circulation sanguine et la dégradation des os, sans compter le lien direct entre les heures passées assises et la sédentarité (aussi associée à une foule de problèmes)! Le milieu du travail tente d’ailleurs de s’adapter aujourd’hui en proposant des stations de travail debout … Et on s’inquiète quand notre enfant révise ses leçons en marchant!

 

La position « naturelle » avant tout: le corps comme guide

Comme parent, on devrait d’abord observer notre enfant en période de concentration, par exemple lorsqu’il lit, écoute un balado ou fait ses devoirs : quelle position choisit-il naturellement? Préfère-t-il écrire couché au sol? Allongé sur la causeuse, les jambes en l’air? L’enfant adopte une posture, quelle qu’elle soit, parce qu’elle lui semble confortable : il peut s’y déposer, sans lutter pour la conserver. Et c’est ça la définition d’une bonne posture de travail!

 

À l’inverse, s’acharner dans une « bonne posture » (c’est-à-dire celle attendue par un adulte) accapare de précieuses ressources physiques et mentales qui ne sont pas consacrées aux apprentissages. Un enfant qui alloue des efforts à une position qui ne lui convient pas pourra d’ailleurs présenter des problèmes de concentration et de motricité. Cette lutte interne jouera en outre sur sa fatigabilité et donc sur sa disponibilité envers les apprentissages.

 

une mère et sa fllle dansent dans le salon

 

Une position ergonomique variable et soutenue!

En somme, la position ergonomique est une position naturelle qui demande peu d’efforts au corps… au moment présent! Celle-ci peut varier dans le temps, et celle-ci peut varier selon les enfants (et les moments!). Certaines conditions, comme le trouble du spectre de l’autisme (TSA), sont par exemple associées à un faible contrôle postural et à un tonus moins élevé. Un enfant peut aussi être tout simplement très fatigué sans autre raison!

 

La règle d’or : il vaut mieux que l’enfant ne soit pas assis plutôt qu’il soit mal assis. Autrement, l’enfant risque de développer de mauvaises habitudes posturales qu’il sera ensuite ardu de déconditionner.

 

 

Des outils pour faciliter la position assise

De nombreux outils existent pour faciliter la position assise, voire pour la travailler. Ainsi, un ballon-siège peut aider un enfant à renforcer les muscles de son tronc, en plus de lui fournir des messages sensoriels utiles soutenant le développement de sa conscience corporelle. Un coussin de posture triangulaire encouragera quant à lui un autre enfant à redresser sa colonne vertébrale vers une position dos droit, avec un minimum d’effort.

 

Bien sûr, au bout du compte, on accompagne l’enfant à développer une position assise « aisée », à laquelle on ne peut parfois pas échapper, mais jamais au détriment de ses apprentissages. À travers ces séances assises soutenues, on souhaitera laisser l’enfant adopter une posture dans laquelle il est confortable, dans le respect de l’espace et du contexte.

 

On l’aidera aussi à être confortable dans toutes ces postures variées, notamment en proposant des surfaces à la bonne hauteur en position debout ou des plateaux d’écriture qu’il peut utiliser en position tailleur. Ce ne sont pas les options qui manquent!

 

Le vélo sous le bureau peut être une autre option.

 

 

Une position assise ergonomique

Pour qu’une chaise et un bureau soient ergonomiques, ils doivent être adaptés à la taille et la physiologie de notre enfant. Il n’y a donc pas de recette universelle pour tous les enfants! Mais on peut imaginer que toute chaise ou bureau dont les paramètres peuvent être ajustés — par exemple, réglés en hauteur — facilitent l’organisation d’un combo chaise-bureau ergonomique pour notre enfant.

 

Les grandes lignes d’une position ergonomique

  • un angle de 90 degrés des hanches, entre le dos et les cuisses
  • un angle de 90 degrés des genoux, entre les cuisses et le bas de la jambe
  • un angle de 90 degrés des chevilles, entre le bas de la jambe et les pieds
  • un angle de 90 degrés du coude, dans la flexion du bas, et ce coude devrait être à la hauteur de la surface de travail

 

En sus, on remarquera que :

  • les pieds sont bien déposés au sol
  • que le dos et les fesses sont appuyés au fond de la chaise
  • que les cuisses dépassent légèrement (environ 4 cm) le rebord de la chaise, de sorte que les genoux ne s’y appuient pas.

 

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