Rôle du parent

4 conseils pour aider son enfant à apprivoiser ses émotions

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Chaque jour, les enfants vivent différents sentiments, certains plus agréables que d’autres. En tant que parents, comment pouvons-nous aider nos jeunes dans la gestion de leurs émotions ? Vifa Magazine a posé la question à Sarah Hamel, psychoéducatrice spécialisée en petite enfance et en guidance parentale. Coup d’œil sur 4 de ses précieux conseils et pistes de solution. 

4 conseils pour aider son enfant à apprivoiser ses émotions
Thèmes abordés

1. Apprivoiser les émotions  

L’approche que privilégie la psychoéducatrice Sarah Hamel est d’amener les parents à changer leurs lunettes par rapport aux émotions. « Notre objectif de vouloir gérer les émotions n’est pas réaliste. C’est un objectif qui nous amène droit vers le chemin de la frustration. On ne gère pas les émotions, on apprivoise les émotions », explique la sympathique professionnelle qui est l’autrice du livre à succès Le Ti-Pou d’Amérique, Mieux le comprendre pour mieux intervenir. 

  

L’enfant qui pète une solide coche (comme on dit !) est l’enfant qui n’a pas encore appris à apprivoiser les sensations que l’émotion fait émerger à l’intérieur de lui. C’est un enfant qui se retrouve envahi par celles-ci. Et les enfants vivent les émotions de manière plus intense que les adultes. « La maturité de leur cortex préfrontal, celui qui loge nos belles stratégies pour tempérer notre autocontrôle, n’est, dans leur cas, pas développée avant le début de l’âge adulte. C’est donc irréaliste de penser qu’un petit puisse se tempérer tout seul. Ce n’est pas une question de bonne ou de mauvaise volonté, c’est une question de comment le cerveau est programmé », admet la psychoéducatrice. 

 

 

2. Coréguler 

On ne peut pas juste dire à son enfant de faire plus d’efforts pour se calmer plus vite, plus facilement, car c’est irréaliste. Sarah Hamel mentionne que c’est au parent de voir comment il est possible de pallier l’immaturité cérébrale de l’enfant. « On ne peut pas tirer sur une plante pour qu’elle pousse plus vite, mais on peut se demander quelles sont les conditions dont elle a besoin pour mieux pousser, cette p’tite plante là. C’est pareil pour l’enfant », illustre la psychoéducatrice. 

  

Chez les enfants de 5 à 7 ans, c’est complètement utopique de parler d’autorégulation, soit la capacité à retrouver un état de calme sans intervention extérieure. On oublie les : « Va-t’en dans ta chambre, tu reviendras quand tu seras calme ». Et même pour un plus vieux, elle ne le recommande pas. « Une émotion, aussi désagréable soit-elle, ce n’est pas dangereux, mais ce n’est pas souhaitable d’être tout seul dans une émotion qu’on ne comprend pas, qui, là, peut amener de la détresse. Quand on envoie notre enfant dans sa chambre, on l’envoie tout seul dans sa détresse. Ça envoie le message : “Moi, tes problèmes ne me concernent pas, tu peux exister en ma présence si tu corresponds à mes attentes” », précise la psychoéducatrice. 

  

La maturité affective réside dans la corégulation. Le message à transmettre est plutôt : « Viens mon amour, viens vivre cette grosse émotion à l’intérieur de notre bulle relationnelle. Je ne te laisse pas seul. Moi, ton émotion ne me fait pas peur. T’es en sécurité. T’as pas de fun, je te comprends mon chéri. C’est difficile pour toi dans ton corps, inquiète-toi pas, je suis là. » 
  

La psychoéducatrice invite les parents à imaginer leur relation comme étant une bulle protectrice dans laquelle l’enfant peut être lui-même, qu’il puisse vivre ce qu’il a à vivre dans le non-jugement. 

 

 

 

3. Vivre dans le non-jugement 

Ça veut dire quoi au juste ? Le non-jugement c’est : « Je ne juge pas si l’émotion a raison ou pas raison d’être ». Par exemple, si la tour de bloc de votre enfant tombe, vous pourriez trouver ça anodin, mais pour lui, sa peine peut être grande, car il y avait mis tellement d’efforts. 
  

Un mot maître pour aider son enfant à apprivoiser son émotion est l’empathie. « Ouf, je le vois que c’est difficile et que tu as de la peine. Ton émotion sort tout croche, je le vois. Pleure mon amour. » Vous pouvez notamment inviter votre enfant à nommer l’émotion. Placez-vous en position de curiosité (qu’est-ce qui te fâche ?). 

  

mere fils se regardent dans les yeux

 

4. Accueillir l’émotion : plus facile à dire qu’à faire ! 

Sarah Hamel invite le parent à accueillir l’enfant dans son émotion, mais elle admet que ce n’est pas si facile à faire. Évidemment, en tant que parent, on peut avoir un seuil de tolérance par rapport aux bruits, aux cris, aux pleurs. Le choix logique : prendre les moyens pour se réguler. On peut passer la puck à une autre personne afin qu’elle puisse prendre le relais, sinon on prendre un p’tit moment pour soi. 
 
On peut sécuriser l’enfant en lui disant notamment : « Je le vois que c’est difficile pour toi et je vais t’aider à traverser ton émotion, mais là, mes oreilles débordent de bruits et j’ai besoin d’aller les vider pour mieux t’aider. » 
 
Dans une des publications sur sa page Facebook professionnelle (une page à aimer si ce n’est pas fait), Sarah Hamel cite Deborah MacNamara, conseillère clinicienne et éducatrice de plus de 25 ans d’expérience auprès des enfants, qui a dit… qu’il n’y a rien comme l’immaturité d’un enfant pour tester la maturité d’un adulte ! Une réflexion à mûrir en vue de la prochaine grande émotion de votre petit ! 

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