Votre enfant réclame son temps-écran? On accepte ou on propose autre chose? Si les consignes sont claires pour les tout-petits, elles demeuraient, jusqu’à récemment, floues pour les plus grands. Voilà que la Société canadienne de pédiatrie a émis, pour la toute première fois, des lignes directrices pour les enfants de plus de 5 ans.
De nouvelles lignes de conduite
La Société canadienne de pédiatrie (SCP) avait déjà, il y a un peu plus de 2 ans, formulé des recommandations quant à l’utilisation des écrans chez les tout-petits : pas d’écran du tout pour les moins de deux ans, 60 minutes au maximum par jour pour les 2 à 5 ans.
Mais, pour la toute première fois il y a quelques mois, la SCP a cru bon préciser ses recommandations et laisser savoir aux parents que la façon dont les enfants passent du temps devant les écrans est tout aussi importante que le nombre de minutes par jour qu’ils passent devant ceux-ci.
Pas de limite de temps
Ce qui est intéressant et particulier, dans ces nouvelles lignes de conduite qui s’adressent aux enfants de plus de 5 ans, c’est qu’il n’y a pas de prescription de minutes maximales par jour passées devant les écrans, contrairement à ce qui est recommandé pour les tout-petits.
La raison? Les spécialistes s’entendent pour dire qu’il faut développer une relation saine aux écrans plutôt que de calculer méthodiquement les minutes de temps-écran pour les enfants à partir de 6 ans.
Privilégier d’autres domaines
La SCP met de l’avant d’autres champs d’intérêt ou domaines que les familles devraient prioriser, avant le temps d’écran :
- le sommeil;
- l’école;
- l’activité physique;
- les activités sociales.
Voici les principales propositions de la SCP.
1. Gérer l’utilisation des écrans
On préconise qu’il soit préférable d’accompagner son enfant lorsqu’il est devant un écran. Pas bête, quand on y pense. Il faut savoir que les tablettes, les téléphones et la télé ne sont pas diaboliques : les spécialistes leur reconnaissent aussi de bons côtés, dont celui d’occasionner des rapprochements entre les parents et les enfants.
Gérer les écrans, cela signifie aussi de limiter le temps qui leur est consacré. Même si la SCP ne prévoit pas de temps maximum, fiez-vous à votre instinct et soyez fermes une fois le quota atteint. Vous pouvez en parler en famille, utiliser un minuteur au besoin ou encore, installer un logiciel ou une application de contrôle parental pour vous aider.
2. Favoriser une utilisation constructive
La SCP recommande aux parents de choisir adéquatement le contenu vidéo ou audio que consomment leurs jeunes. [Insérez ici un moment de culpabilité en hommage à tous les parents qui ont déjà laissé leurs enfants visionner une vidéo de « slime » pendant 10 minutes pour avoir un petit répit. C’est bon? Alors on en revient, tous ensemble : personne n’est parfait!]
Cela dit, c’est vrai : tous les contenus ne sont pas égaux. Et on ne parle pas ici que de films d’horreur ou à caractère sexuel. Pensez à la qualité des vidéos YouTube que préfèrent vos enfants… À la qualité des applications avec lesquelles ils s’amusent. Si vos jeunes consomment du contenu audiovisuel en anglais, on ne saurait trop vous recommander le site de Common Sense Media (en anglais seulement; quoiqu’on y parle souvent d’émissions que nous pouvons visionner ici, traduites en français). Cet organisme américain à but non lucratif classe les livres, émissions de télé, sites web et applications selon leurs qualités éducatives. Un must, qu’on aimerait bien voir chez nous.
3. Donner l’exemple
À la maison, on s’est aménagé un « tiroir à écrans ». Non, nous ne sommes pas à l’avant-garde des recommandations de la SCP! On a plutôt un bébé-destructeur-des-affaires-qui-coûtent-cher et qui se spécialise dans le lancer du portable, le piétinement du cellulaire ou le soccer-iPad.
Mais, conséquence insoupçonnée : le fait de ranger les écrans dans le tiroir du buffet durant le temps en famille chaque soir a beaucoup aidé à faire en sorte que les parents consultent moins leur téléphone et leur tablette.
Comme le tiroir n’est pas loin de l’aire de vie, on laisse les sonneries et on peut répondre en cas d’urgence.
Que ce soit avec un tiroir ou d’une autre façon, l’important, selon la SCP, est que les parents donnent l’exemple à leurs enfants en faisant une utilisation saine des écrans.
4. Surveiller
Votre enfant présente des signes de cyberdépendance, comme le manque d’intérêt pour d’autres choses que les écrans ou un état de manque lorsqu’il en est privé? Il est peut-être temps de consulter un spécialiste.
Idem s’il semble de moins en moins intéressé par les activités scolaires, physiques et sociales.
Avant de vous rendre à ce point, vous pouvez mettre en place toutes les stratégies pour éviter des dépendances aux écrans dans votre foyer (lien vers article 1692).
Source
- Ne laissez pas vos enfants sur les tablettes : la promotion d’une utilisation saine des écrans chez les enfants et les adolescents, Société canadienne de pédiatrie
La gestion des écrans est un casse-tête pour votre famille? |
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Le site Pausetonécran.com propose des trucs, des outils et des ressources afin d’aider petits et grands à améliorer leurs habitudes numériques. PAUSE, c’est la référence pour un usage équilibré des écrans. |