Devenir parent change une vie. C’est une étape importante qui procure beaucoup de bonheur et, du même coup, apporte son lot de changements et de défis. Comment garder sa santé d’esprit en tant que nouveaux parents ? Trucs et conseils.
Devenir parent, c’est composer avec un petit être qui chamboule tout ! C’est une nouvelle vie qui commence; une expérience unique qui amène de nouvelles responsabilités. Pour favoriser une santé mentale positive, voici des suggestions d’Annabelle Boyer, mastercoach en neurosciences motivationnelles, experte en langage corporel et relations saines, CRHA et autrice.
1. Reconnaître que ce que l’on vit est normal
« Souvent, lorsqu’il s’agit d’un premier enfant, nous avons une perception de ce qu’être un parent devrait être. Et cette perception vient avec des illusions qui n’ont rien à voir avec la réalité. Lorsque bébé arrive et que l’on se sent fatigué en raison d’un manque de sommeil, que l’on ressent de l’anxiété, que le changement de couche nous donne mal au cœur, que l’on se sente irritable, que ce que l’on vit n’est pas ce qu’on pensait et qu’on se fait des scénarios en se disant qu’on est une mauvaise mère ou un mauvais père par exemple, il faut savoir qu’il s’agit d’une phase normale, mais qu’elle ne durera pas. Ça va passer », explique Madame Boyer, qui accompagne des parents qui en ressentent le besoin dans leur nouveau rôle. L’experte en neurosciences explique qu’il faut se dire que lorsqu’on est épuisé, notre cerveau nous joue des tours. Notre cerveau amplifie des pensées négatives. Reposé, on ne leur donnerait pas autant d’attention.
2. Accepter l’aide
Il ne faut pas hésiter à accepter l’aide des grands-parents pour prendre soin du bébé pendant que vous vous reposez. Dire oui aux petits plats préparés par une amie. Consentir à ce que sa sœur ou son frère vienne donner un coup de main pour faire du ménage. Ce n’est pas un signe de faiblesse ou le fait qu’on n’est pas un assez bon parent, c’est juste normal. Annabelle Boyer rappelle qu’il y a des décennies, à l’époque des familles nombreuses, l’entourage offrait spontanément de l’aide. On parlait également de « relevailles », une période pour permettre à la nouvelle maman de prendre le temps de se relever après l’accouchement. Il ne faut pas penser que deux à trois semaines après avoir accouché, on va se sentir super bien.
3. Ne pas nourrir des pensées négatives
Lorsque l’on est fatigué, nous avons des pensées qui tournent en boucles et qui sont erronées et biaisées par le fait qu’on est épuisé. Un rôle de parent, ce n’est jamais ce que l’on pense. Il importe de ne pas nourrir des pensées comme « je suis donc ben nul ou nulle ». « Ce n’est pas vrai, vous êtes en apprentissage », insiste Mme Boyer. Vous faites des erreurs ? C’est par les erreurs qu’on apprend ! Bébé pleure ? Bébé s’exprime ! Il apprendre à exprimer ses besoins et vous, à les décoder. Il faut accepter qu’il y ait des moments où l’on sera incompétent.
4. Pratiquer l’EFT et la cohérence cardiaque
Pratiquer l’EFT (Emotional Freedom Technique), c’est quoi ? L’EFT, ou technique de libération émotionnelle, consiste à se tapoter le visage et le corps du bout des doigts pour renouveler la circulation énergétique. L’EFT aide à réduire le stress, les troubles du sommeil, la fatigue, l’anxiété, et beaucoup plus encore. C’est une technique facile à apprendre. Les bases s’apprennent en quelques minutes. On peut faire appel à un coach ou même visionner des vidéos sur YouTube, recommande Annabelle Boyer.
En ce qui a trait à la cohérence cardiaque, elle réactive le système nerveux parasympathique qui est celui de l’apaisement. « Souvent, quand on a un bébé, nous sommes plus dans le système nerveux sympathique, c’est-à-dire en mode vigilance », explique Mme Boyer. En outre, on peut prendre ce moment de respiration pour se souvenir d’un moment agréable et le revivre avec nos cinq sens (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher).
On peut aussi expérimenter l’hypnose. Quinze minutes à le pratiquer apportent, selon les spécialistes, le même ressourcement au corps que 3 heures de sommeil.
5. Faire attention à son vocabulaire
Il importe de faire hyper attention à son vocabulaire. « Tout ce que l’on dit après je suis, on le devient », admet la mastercoach en neuroscience. Ainsi, si on se lève le matin et qu’on se dit : « je suis assez fatiguée là », le corps va envoyer le message au cerveau, puis ce dernier va enregistrer le message et il va se conformer. On doit donc prendre garde à ce qu’on se dit dans notre tête et non seulement à ce que l’on dit aux autres. « Et quand on se dit une niaiserie, dites à voix haute j’annule. Ceci lance alors à notre cerveau que cette phrase doit être effacée, puis de se rappeler qu’on est en apprentissage et que cela est normal », suggère Mme Boyer.
6. Réaliser un bilan de fin de journée
Notez les réussites et les moments marquants de la journée. Des exemples : J’ai réussi à mettre la couche à mon bébé même s’il se débattait. J’ai réussi à faire un plat sans le brûler. Listez aussi les points négatifs (échecs) pour les faire sortir de votre tête en les numérotant. Des exemples : 1 — J’ai pogné les nerfs après mon chum. 2— Je n’ai pas pris ma douche. À la suite, énumérez les synchronicités ou les « cadeaux de la vie ». Il s’agit d’une belle façon de repérer des instants agréables dans son quotidien.
7. S’entourer de gens positifs
« Il n’y a aucune obligation à s’entourer de gens négatifs, la seule obligation est de s’occuper de vous et de votre enfant », exprime Annabelle Boyer. Le fait de fréquenter des personnes positives et de côtoyer des gens aidants influence notre bien-être. Et si vous regardez la télévision ou les réseaux sociaux, concentrez-vous sur les nouvelles positives.
8. Bouger
Aller marcher, et ce, sans votre cellulaire. Lorsque l’on marche en regardant nos réseaux sociaux, on ne profite pas du moment présent. Regardez les fleurs, les arbres, les papillons ou les aménagements extérieurs qui permettraient d’identifier de petits projets que vous auriez envie de faire », suggère Annabelle Boyer. Pour la maman qui vient d’accoucher, il importe aussi de reprendre progressivement une routine qui comprendra, par exemple, des exercices du plancher pelvien. L’exercice est bon pour le corps et pour l’esprit. Le sport permet l’évacuation du cortisol que l’on appelle aussi l’hormone du stress.
9. Faire attention à son alimentation
Manger sainement aide à se sentir mieux. Optez pour une alimentation variée et équilibrée. « Les hormones étant déréglées, il se peut que vous ayez des rages de sucre. Il faut toutefois savoir que consommer trop de sucre peut entraîner une irritabilité. Pensez aussi à prendre des suppléments d’oméga-3 et des vitamines du complexe B qui jouent un rôle important pour la santé du cerveau », recommande Mme Boyer. Bien manger et boire de l’eau vous donnera l’énergie nécessaire pour prendre soin de vous et de votre nouveau-né. Cela va sans dire, si vous allaitez ou êtes fatiguée, il importe d’éviter l’alcool.
10. Prendre du temps pour soi
Planifier du temps pour soi est essentiel. Facile à dire, mais moins facile à faire ? Ça peut être seulement 20 minutes. « Mais un vrai 20 minutes ! » soulève Mme Boyer. À tour de rôle, chacun des parents peut prendre ainsi du temps pour faire ce qui lui tente, que ce soit du sport, écouter de la musique ou toute autre activité. Un conseil : établissez des règles. Il ne faut pas que le parent qui a pris son temps pour lui doive faire du rattrapage à son retour. Si la couche devait être changée ou que le biberon devait être donné pendant cette période, la tâche doit être faite. Il doit y avoir un vrai partage.
11. Apprendre et appliquer la communication non violente
Quand on est fatigué, il peut arriver que ce qui sort de notre bouche soit un peu tordu et que l’on dise « Ça m’énerve quand tu… », cite en exemple Mme Boyer. Il faut plutôt :
- nommer les faits sans jugement;
Par exemple, dire « je constate que bébé a fait caca dans sa couche » et non « je constate que tu n’as pas changé la couche » ce qui est un reproche. - Nommer notre vraie émotion;
Par exemple, je suis surprise, je suis triste, je suis en colère, je suis craintive.
- Nommer notre besoin (celui qui dépend que de nous, l’autre n’est pas responsable de son besoin);
Par exemple, j’ai un besoin de propreté, j’ai un besoin de complicité. - Faire une demande claire qui n’est pas une exigence.
12. Avoir de bonnes habitudes de sommeil
Le nombre d’heures de sommeil diminue souvent chez les nouveaux parents. Évitez de regarder votre cellulaire avant de vous coucher, ce qui nuit à votre sommeil en raison de la stimulation que cela engendre. Il faut, en outre, savoir que tout ce que l’on fait dans les 15 minutes avant le sommeil va venir influencer l’état de votre nuit. Des suggestions : opter pour écouter une musique relaxante, pratiquer la cohérence cardiaque, dorloter votre bébé, flatter le chat ou aller faire une marche lente. Bref, vivez des moments agréables avant de vous coucher.
Enfin, rappelez-vous qu’on ne naît pas parent, on le devient. Bien sûr, si vous avez des inquiétudes quant à votre santé, n’hésitez pas à consulter un professionnel ou à demander de l’aide. Bonne nouvelle vie et toutes nos félicitations chers nouveaux parents !