Santé physique

Les habiletés motrices, un atout pour la vie

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Les habiletés motrices, un atout pour la vie

L’activité physique et sportive de même que les loisirs actifs sont essentiels au développement moteur des jeunes. En bougeant, en s’activant, les ados et les préados aiguisent leurs habiletés motrices. En étant dynamiques, ils s’équipent d’un important bagage, celui de l’agilité, de la coordination, du temps de réaction et de l’équilibre.

 

Dans le domaine des habiletés motrices, tout se joue avant 12 ou 13 ans. En effet, c’est au cours de l’enfance que ces habiletés s’acquièrent, notamment par la pratique régulière de jeux et de sports. L’enfant apprend à développer son agilité, sa coordination et son sens de l’équilibre, des aptitudes qui lui seront utiles toute sa vie.

 

« Contrairement à la condition physique, qui peut être améliorée à tout âge, les habiletés motrices se développent difficilement chez l’adulte », affirme le Dr Mario Leone, directeur des programmes en kinésiologie à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Spécialiste en la matière, le Dr Leone, qui est titulaire d’un doctorat en physiologie de l’exercice et d’un postdoctorat en biologie respiratoire, a accepté de s’entretenir avec nous de cette question.

 

À ne pas confondre : condition physique et habiletés motrices

On a tendance à confondre les déterminants de la condition physique (VO2max, force musculaire, endurance musculaire, endurance cardiovasculaire, flexibilité) et les habiletés motrices, définies comme étant la capacité d’exécuter un mouvement. Ces dernières englobent l’agilité, la coordination, l’équilibre, le temps de réaction et la vitesse segmentaire (ex : vitesse des bras et des jambes).  

 

Une étude avant-gardiste

En 2009, le Dr Leone et ses collègues ont évalué les habiletés motrices de plus de 3000 Québécois de 6 à 12 ans au moyen de tests standardisés. Cette étude a permis de fixer des normes quant aux habiletés motrices des jeunes de chez nous.

 

Il s’agit d’une première tant au Québec qu’au Canada! « Avant cette recherche, on ignorait, par exemple, combien de secondes, en moyenne, un garçon de 7 ans pouvait demeurer en équilibre sur une jambe. Désormais, on peut situer les habiletés motrices d’un enfant par rapport à des normes. Grâce à cette étude, on pourra également suivre l’évolution des habiletés motrices des jeunes, en répétant les mêmes tests dans quelques années. »

 

La batterie de tests élaborés dans le cadre de la recherche du Dr Leone a donné naissance, en 2010, au programme En forme avec Myg et Gym adopté par 1200 écoles primaires. Une trousse, comprenant une description des tests, le matériel nécessaire et des fiches d’évaluation, a été conçue à l’intention des enseignants d’éducation physique et des intervenants œuvrant auprès des enfants de 6 à 12 ans. Le plus beau, c’est que les jeunes ont du plaisir à effectuer les tests. « Au cours de mon étude, j’ai constaté que les enfants étaient contents de participer; ils aiment le jeu et la saine compétition », confirme le spécialiste. De plus, cette trousse constitue un excellent outil de dépistage des déficits moteurs.

 


Une réalité préoccupante tant ici qu’à l’étranger

Au Québec, un suivi de la condition physique des enfants a été effectué en comparant des données récentes à d’autres datant de 25 ans. Les résultats sont alarmants, car on constate une dégradation marquée qui serait due, entre autres, à la faible importance qu’on accorde à l’activité physique – tant à la maison qu’à l’école – et à la popularité grandissante des activités sédentaires comme la télévision et l’ordinateur.

 

Au Japon, une étude a démontré que les habiletés motrices des jeunes de moins de 13 ans se sont nettement détériorées au fil des ans. Fait troublant, les enfants souffrant de retards moteurs deviennent souvent des adultes ayant du mal à effectuer des tâches courantes comme conduire une voiture, faire du sport ou exercer un métier exigeant de la coordination ou de la dextérité. Étant perçus comme maladroits et bizarres, ces individus sont plus à risque d’être socialement exclus. 

 

Des conseils d’expert 

Pour potentialiser le développement moteur de l’enfant, on recommande : 

  • de l’encourager à pratiquer des activités physiques variées plutôt que de se concentrer sur une seule; 
  • de préconiser les sports tels le hockey, le basket ou le tennis qui développent une grande variété d’habiletés motrices (changer brusquement de direction, réagir rapidement à un signal, garder l’équilibre); 
  • de ne pas se limiter à des activités « fermées » telles la course, le cyclisme, le lancer du javelot ou la natation qui mettent en jeu un petit nombre d’habiletés motrices.

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