Rôle du parent

Que faire: mon enfant a visité un site porno!

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Découvrir que notre enfant va sur des sites pornographiques a de quoi nous plonger dans le désarroi. Mais plutôt que de se laisser guider par la colère, il est préférable de prendre une grande respiration et aborder la situation calmement.

Que faire: mon enfant a visité un site porno!
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La situation

Un matin, en ouvrant l’ordinateur auquel toute la famille a accès, Dominique voit apparaître à l’écran une photo d’une jeune femme dévêtue s’adonnant à des contorsions plutôt suggestives. Si son premier réflexe a été de refermer à toute vitesse son appareil de peur d’être surprise par ses fils qui étaient présents dans la pièce, elle a bien vite réalisé que l’un d’eux était probablement responsable de la chose.

 

« Mal à l’aise et ne sachant pas comment réagir, j’ai fait comme si de rien n’était. Je n’ai rien dit », relate la mère de deux garçons de 11 et 13 ans. Les jours ont passé et Dominique n’a pas réussi à trouver les mots ni la façon d’exprimer son désaccord. « Depuis, je vérifie l’historique de navigation de mon ordinateur et je ne suis jamais retombée sur des sites du genre, mais j’avoue que je ne suis pas du tout en paix avec l’idée que mes enfants puissent répéter l’expérience. »

 

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L’avis éclairé

« Plusieurs parents trouvent la situation trop épineuse et ferment effectivement les yeux sur ce genre d’incident, indique le psychologue Christian Savard. Pourtant, ils gagneraient à le voir comme une occasion pour échanger avec leur jeune à propos de leurs convictions à l’égard de la pornographie. L’exercice demande de réfléchir à nos propres valeurs. »

 

Christian Savard suggère d’aborder la question calmement avec l’enfant en supposant que c’est la curiosité qui l’a poussé à agir. « Que le jeune soit curieux à propos de la sexualité est tout à fait normal, mais ce qu’on doit lui dire, c’est que ce n’est pas normal de consulter ce genre de sites, et qu’il y a d’autres façons de s’informer. On en profite aussi pour lui dire que certaines perceptions qu’il pourrait avoir de la sexualité en visionnant de la porno sont fausses. »

 

Comme devant toute situation problématique qui survient avec un enfant ou un adolescent, la première étape consiste donc à lui poser des questions quant à ses intentions premières, et ce, avec une approche empreinte d’ouverture et d’écoute. « Réagir par la colère et adopter une attitude punitive ou culpabilisante couperait court à toute possibilité de conversation, prévient le psychologue. Cela pourrait aussi faire germer l’idée dans l’esprit du jeune qu’il y a quelque chose de mal autour de la sexualité. »

 

Garder l’incident sous silence est aussi loin d’être idéal, car selon M. Savard cela laisse l’enfant devant une situation complexe sans qu’il dispose des clés pour s’en sortir. « Pour un enfant trop jeune, qui n’a pas atteint le niveau de maturité pour pouvoir être exposé à ce genre d’image, cela peut générer beaucoup d’inquiétude, de questionnement, voire d’angoisse ».

 

Enfin, plutôt qu’attendre que la situation se présente pour émettre notre désaccord envers ce type de visionnement, il serait préférable d’aborder la question de la pornographie en amont. « Une publicité ou une scène de film un peu osée peuvent se révéler de bons prétextes pour lancer la discussion, sans que celle-ci revête un aspect trop officiel. Plus un parent exprime ses convictions avec confiance et clarté, plus c’est sécurisant pour l’enfant, car cela lui procure un solide cadre structurant ».

 

En résumé :

  • Si possible, abordez la question de la pornographie amont, avant que la situation ne se présente.
  • Sinon, aborder la question calmement avec notre enfant.
  • Ne pas adopter une attitude punitive.
  • Garder en tête qu’être curieux à propos de la sexualité est normal pour un jeune.
  • Lui faire comprendre que ce genre de site donne une mauvaise perception de la sexualité et qu’il existe d’autres façons de s’informer.

 

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