Ça y est, notre enfant veut avoir son propre cellulaire! Pour nous parents, qui avons eu le nôtre à un âge plus avancé, la demande peut prendre de court. Doit-on accepter ou refuser?
La situation
Un soir, au retour de l’école, Marianne balance tout bonnement à ses parents que tout le monde dans sa classe a un cellulaire et qu’il lui en faudrait donc un, elle aussi.
« Ma première réaction a été de lui lancer un “non” très clair, raconte Émilie, sa mère. À 10 ans, en 5e année, je ne voyais pas du tout l’utilité d’un tel appareil. » Puis, Marianne est revenue à la charge, une, deux, puis trois fois avant que sa mère prenne le temps de lui demander pourquoi elle désirait en avoir un. « Je me suis alors rendu compte qu’elle n’avait pas vraiment de réponse à ma question, qu’elle voulait surtout faire comme les autres. »
Émilie a donc proposé à sa fille un compromis : lui laisser un vieux modèle dont elle ne se sert plus, à condition qu’elle ne l’utilise pas en dehors de la maison, et seulement la fin de semaine. « La fonction téléphone n’est pas activée, mais je lui permets de se connecter au Wi-Fi pour installer des applications, écouter de la musique et se servir de la version pour enfant de Messenger. Et tout ça, sous ma supervision, indique-t-elle. Jusqu’à maintenant, ça se passe plutôt bien! »
« Avant d’accéder à sa demande, on en profite pour anticiper avec lui certaines situations problématiques qui pourraient survenir et poser des balises d’utilisation. »
L’avis éclairé
Le psychologue Christian Savard y va d’emblée d’un avertissement : « Il se peut très bien que le “tout le monde” en question ne soit en réalité qu’un ou deux camarades de sa classe. Qu’ils acceptent ou non la requête, les parents doivent donc le faire en fonction de leurs valeurs et non pour se conformer à une norme sociale. »
Dans le cas d’un refus, le psychologue conseille d’en expliquer les raisons et de montrer que notre décision est bien ferme, mais de le faire avec empathie : « C’est là tout le paradoxe du rôle de parent, admet-il. Il faut que l’enfant sente que l’on comprend sa déception et qu’on l’accompagne dans ce processus, plutôt que de minimiser sa peine. »
Un parent juge à l’inverse que son jeune est prêt pour cette étape? Christian Savard soutient qu’il s’agit du meilleur moment pour établir des règles claires. « Avant d’accéder à sa demande, on en profite pour anticiper avec lui certaines situations problématiques qui pourraient survenir et poser des balises d’utilisation. »
C’est donc l’occasion d’instaurer par écrit notre guide familial du savoir-vivre avec son téléphone (le défi : les parents devront aussi respecter à la lettre pour montrer le bon exemple!). Il peut par exemple stipuler de laisser l’appareil en dehors de la chambre la nuit et de ne pas l’apporter à table durant les repas. « C’est également le moment de sensibiliser l’enfant aux enjeux de cybersécurité et de bien leur faire comprendre que le téléphone reste la propriété du parent qui doit détenir les mots de passe pour pouvoir accéder aux données en cas de problème. Si ces points n’ont pas été préalablement soulevés avec l’enfant, ce sera beaucoup plus difficile de les appliquer après coup », prévient enfin Christian Savard.
En résumé…
- On prend une décision en fonction de nos valeurs.
- En cas de refus, on en explique les raisons à notre enfant.
- Si on accepte, on en profite pour poser des consignes claires.
- Peu importe la décision, on en profite pour sensibiliser l’enfant aux enjeux de cybersécurité.
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