On fait grand cas des effets néfastes des écrans sur nos jeunes : dépendance, sédentarité, obésité, comportements agressifs et asociaux, etc. Pourtant, l’ordinateur, les consoles vidéo et la télévision peuvent avoir des effets positifs sur les jeunes, pourvu que ceux-ci s’y adonnent avec modération (un maximum de deux heures par jour).
Apprentissage et capacités cognitives
Tout comme certaines émissions éducatives, certains sites Internet et jeux vidéo sont d’excellents outils pédagogiques permettant d’acquérir de nouvelles connaissances. Du côté des jeux vidéo, des études ont démontré qu’ils peuvent contribuer à développer le côté multitâche, la créativité, l’imagerie mentale, l’intuition, la mémoire, la logique, l’attention, la spatialisation en 3D et l’intelligence déductive.
Motricité
Alors que de nombreux jeux vidéo améliorent la motricité fine, les jeux physiquement actifs pratiqués au moyen de consoles de type Wii favorisent la motricité globale. Bien que ces jeux fassent bouger les participants, il ne faut pas compter sur eux pour améliorer sensiblement la condition physique des jeunes, car leur intensité n’est généralement pas assez élevée.
Coordination
De nombreux jeux vidéo développent la coordination main-œil. Récemment, des chercheurs américains ont constaté que certains adeptes de jeux vidéo âgés de 15 et 16 ans étaient plus habiles pour contrôler un bras robotique que de vrais chirurgiens!
Socialisation
Les jeux vidéo rendent-ils les jeunes moins sociables? D’après Michael Stora, les études récentes montrent que la grande majorité des amateurs de jeux vidéo ont une vie sociale bien remplie. Le psychologue fait remarquer qu’un adolescent qui n’a pas accès à Internet et qui ne possède pas de jeux vidéo risque d’être exclu par ses pairs, tout comme c’était le cas, jadis, pour ceux qui n’avaient pas la télévision.
Qui plus est, les technologies numériques peuvent servir à briser l’isolement. Ainsi, des hôpitaux canadiens ont adopté le programme Click (Child Life Interactive Computers for Kids) qui met à la disposition des jeunes patients des tablettes électroniques, des consoles de jeux vidéo, des logiciels de type Skype et des webcams pour les aider à garder le contact avec leur famille et leurs amis.
Quant aux jeux en ligne multijoueurs, la neuropsychologue Francine Lussier les juge bénéfiques, du moment que les jeunes réalisent que leur réseau social ne se limite pas au monde virtuel. Rien ne remplace un tête-à-tête.
Une occasion de rapprochement
Pour comprendre l’engouement des jeunes pour les jeux vidéo, M. Stora recommande aux parents de jouer avec leurs enfants tout en acceptant de perdre contre eux! La participation d’un adulte est particulièrement salutaire dans ce type d’activités. Pour éviter la banalisation de la violence, par exemple, les parents ont intérêt à discuter de ses méfaits avec leur progéniture. Rappelons qu’aucune étude n’a prouvé, hors de tout doute, qu’il existe un lien de cause à effet entre les comportements hostiles chez les jeunes et la « consommation » d’émissions ou de jeux vidéo violents.
Il vaut mieux gérer le temps-écran que de l’éliminer complètement, car celui-ci ne remplacera jamais la pratique d’activités physiques et de jeux libres.