La situation
Il y a quelques semaines, Charlie a avoué sa mère, qui la questionnait sur de nouveaux amis qu’elle fréquente à l’école que l’un d’eux était même devenu son amoureux. Quel choc ce fut pour Marie-Ève. Même si elle se doutait bien qu’à 14 ans, sa fille ne tarderait pas à vivre ses premières histoires. À l’annonce de cette nouvelle, envahie par un mélange de curiosité et de méfiance, son premier réflexe a été de bombarder sa fille de questions sur ce garçon, ses parents, le quartier où il habite, les sports qu’il pratique, etc. Résultat : Charlie s’est vite braquée et sa mère n’a pas réussi à obtenir les renseignements escomptés.
« On ne veut pas trop se mêler de ses affaires, mais on ne veut pas non plus le laisser tout seul. Le jeune doit savoir qu’on est là pour l’écouter et le supporter s’il a des doutes, des questions ou a besoin d’être consolé. » — Le psychologue Christian Savard.
L’avis éclairé
En effet, selon le psychologue Christian Savard, le premier défi du parent dans cette situation consiste à trouver l’équilibre entre le fait de respecter les frontières de la vie personnelle de l’enfant et celui de lui apporter notre soutien dans cette grande étape. « On ne veut pas trop se mêler de ses affaires, mais on ne veut pas non plus le laisser tout seul. Le jeune doit savoir qu’on est là pour l’écouter et le soutenir s’il a des doutes, des questions ou a besoin d’être consolé. »
Si on tente de trop s’immiscer dans l’histoire de notre enfant, de lui donner trop de conseils, voire de lui faire des mises en garde, il pourrait croire qu’on ne lui fait pas confiance. « La tentation d’agir ainsi peut surtout être forte chez les parents qui ont eux-mêmes vécu de mauvaises expériences. Ils ne veulent pas que leurs enfants répètent les mêmes erreurs ou subissent les mêmes choses. »
M. Savard explique aussi que des parents tombent aussi dans le piège de voir leur enfant comme une victime potentielle, donc de tout de suite considérer ses vulnérabilités. « D’autres vont avoir tendance à minimiser l’importance que cette relation et la voir avec le filtre du cynisme de l’âge adulte. Mais il faut savoir que les mécanismes neurologiques liés à l’amour sont très forts, peu importe l’âge, et qu’il peut y avoir des ruptures très douloureuses même très jeunes », souligne-t-il en ajoutant que les peines d’amour représentent un facteur de risque pouvant mener dans certains cas au suicide.
Ah… l’amour!
La meilleure attitude à adopter? « On ne joue pas à l’enquêteur de police, prévient Christian Savard. On montre simplement qu’on est là pour l’écouter et répondre à ses questions, au besoin. Si notre enfant ne veut pas se confier, il ne faut surtout pas en faire une affaire personnelle, car il est tout à fait normal que le jeune veuille vivre tout ça loin du regard de ses parents. S’il est ouvert à la discussion, on peut lui parler de la première personne dont nous sommes tombés amoureux et de la façon dont ça s’est passé. »
Le spécialiste soutient aussi qu’il s’agit d’une belle occasion d’aborder la question de la différenciation dans le couple, soit de souligner le fait que la personne aimée n’est jamais comme nous. « Ado, on ne l’entend pas vraiment ainsi : on souhaite la fusion totale, et cela peut entraîner des déceptions. On essaie donc d’accompagner notre garçon ou notre fille dans ses apprentissages. Et avec les premières relations amoureuses, viennent aussi les questions des premières expériences sexuelles… les parents ont donc de quoi réfléchir! »
En résumé
- Ne pas forcer la discussion, mais s’assurer que l’enfant sache qu’il peut s’en remettre à nous s’il y a quoi que ce soit.
- Ne pas voir cette relation comme un danger pour l’enfant.
- Ne pas minimiser l’importance de l’histoire qu’il vit.
- En profiter pour s’interroger sur notre propre parcours et notre vision de l’amour.
Premier chum, première blonde: comment réagir lorsque notre enfant est en amour?
Le premier chum, la première blonde. Qui ne s’en souvient pas? La découverte de l’amour ne crée pas seulement de grands émois chez les jeunes, mais aussi chez leurs parents qui ne savent pas toujours quoi faire avec cette nouvelle donnée.
La situation
Il y a quelques semaines, Charlie a avoué sa mère, qui la questionnait sur de nouveaux amis qu’elle fréquente à l’école que l’un d’eux était même devenu son amoureux. Quel choc ce fut pour Marie-Ève. Même si elle se doutait bien qu’à 14 ans, sa fille ne tarderait pas à vivre ses premières histoires. À l’annonce de cette nouvelle, envahie par un mélange de curiosité et de méfiance, son premier réflexe a été de bombarder sa fille de questions sur ce garçon, ses parents, le quartier où il habite, les sports qu’il pratique, etc. Résultat : Charlie s’est vite braquée et sa mère n’a pas réussi à obtenir les renseignements escomptés.
L’avis éclairé
En effet, selon le psychologue Christian Savard, le premier défi du parent dans cette situation consiste à trouver l’équilibre entre le fait de respecter les frontières de la vie personnelle de l’enfant et celui de lui apporter notre soutien dans cette grande étape. « On ne veut pas trop se mêler de ses affaires, mais on ne veut pas non plus le laisser tout seul. Le jeune doit savoir qu’on est là pour l’écouter et le soutenir s’il a des doutes, des questions ou a besoin d’être consolé. »
Si on tente de trop s’immiscer dans l’histoire de notre enfant, de lui donner trop de conseils, voire de lui faire des mises en garde, il pourrait croire qu’on ne lui fait pas confiance. « La tentation d’agir ainsi peut surtout être forte chez les parents qui ont eux-mêmes vécu de mauvaises expériences. Ils ne veulent pas que leurs enfants répètent les mêmes erreurs ou subissent les mêmes choses. »
M. Savard explique aussi que des parents tombent aussi dans le piège de voir leur enfant comme une victime potentielle, donc de tout de suite considérer ses vulnérabilités. « D’autres vont avoir tendance à minimiser l’importance que cette relation et la voir avec le filtre du cynisme de l’âge adulte. Mais il faut savoir que les mécanismes neurologiques liés à l’amour sont très forts, peu importe l’âge, et qu’il peut y avoir des ruptures très douloureuses même très jeunes », souligne-t-il en ajoutant que les peines d’amour représentent un facteur de risque pouvant mener dans certains cas au suicide.
Ah… l’amour!
La meilleure attitude à adopter? « On ne joue pas à l’enquêteur de police, prévient Christian Savard. On montre simplement qu’on est là pour l’écouter et répondre à ses questions, au besoin. Si notre enfant ne veut pas se confier, il ne faut surtout pas en faire une affaire personnelle, car il est tout à fait normal que le jeune veuille vivre tout ça loin du regard de ses parents. S’il est ouvert à la discussion, on peut lui parler de la première personne dont nous sommes tombés amoureux et de la façon dont ça s’est passé. »
Le spécialiste soutient aussi qu’il s’agit d’une belle occasion d’aborder la question de la différenciation dans le couple, soit de souligner le fait que la personne aimée n’est jamais comme nous. « Ado, on ne l’entend pas vraiment ainsi : on souhaite la fusion totale, et cela peut entraîner des déceptions. On essaie donc d’accompagner notre garçon ou notre fille dans ses apprentissages. Et avec les premières relations amoureuses, viennent aussi les questions des premières expériences sexuelles… les parents ont donc de quoi réfléchir! »
En résumé
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