Les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé mentale des jeunes
Les impacts positifs de l’activité physique sur le corps sont reconnus depuis des années. Mais qu’en est-il des effets sur la santé mentale?
En 2010, un comité scientifique de Kino-Québec a recensé la littérature traitant de ce sujet et publié un avis qui conclut que chez les jeunes, tout comme chez les adultes, l’activité physique améliore l’humeur et réduit les niveaux de stress, d’anxiété et de dépression. Ces résultats sont d’autant plus importants qu’au Québec, 15 % des enfants d’âge préscolaire souffrent déjà d’anxiété et de dépression.
Le document précise que les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé mentale se manifestent rapidement, mais qu’ils sont moins marqués que ceux qui concernent la santé physique. Il souligne aussi qu’on ignore, pour le moment, si ces bienfaits perdurent à l’âge adulte lorsque la pratique d’activités physiques cesse.
Une autre recension estime que la pratique d’activités physiques a surtout un effet bénéfique sur l’anxiété, et ce, quelle que soit la nature de l’exercice. Cette influence positive est davantage perceptible chez les gens qui sont actifs de façon régulière. Cette étude rapporte aussi des effets positifs de l’activité physique sur la dépression, mais de façon moins évidente. Notons que le plaisir ressenti durant l’activité physique a une importance capitale. Selon une étude, plus le plaisir associé à l’activité est grand, meilleurs seront les bénéfices sur le bien-être psychologique.
Image et estime de soi
Toujours selon les experts de Kino-Québec, l’activité physique et sportive peut avoir une influence sur l’image et l’estime de soi. Rappelons que l’image de soi est définie comme étant la perception qu’une personne a d’elle-même, tandis que l’estime de soi fait référence à la valeur qu’elle s’attribue.
Le fait d’être actif aide le jeune à avoir une bonne image de soi sur le plan physique (force, endurance, habiletés motrices, apparence) et, jusqu’à un certain point, sur un plan plus global. Notons toutefois que le jeune risque d’avoir une mauvaise image de soi si ses parents ou les adultes qui encadrent ses activités sont trop exigeants, s’ils font des commentaires désobligeants à son égard ou s’ils ne relèvent que ses erreurs sans mentionner ses réussites.
Finalement, Kino-Québec recommande de procéder à des études à grande échelle et comportant des contrôles serrés pour mieux comprendre comment l’activité physique améliore l’estime de soi.
Références :
- Kino-Québec (2011) L’Activité physique, le sport et les jeunes – Savoir et agir. Avis du Comité scientifique de Kino-Québec. Gouvernement du Québec, ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.
- CÔTÉ SM, et al. (2009) Depression and anxiety symptoms : onset, developmental course and risk factors during early childhood Journal of child psychology and psychiatry, and allied disciplines. 50(10) : 1201-8.
- Scully, D., Kremer, J., Meade, M., Graham, R. et Dudgeon, K. (1998). Physical exercise and psychological well-being: a critical review. Journal of Sports Medicine, 32(2) : 111-120.
- Wankel, L. (1993). The importance of enjoyment to adherence and psychological benefits from physical activity. International Journal of Sport Psychology, 24(2) : 151-169.