Santé psychologique

Grossophobie et image corporelle: comment intervenir en tant que parent ?

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Saviez-vous que le poids est l’une des premières causes de discrimination à l’école ? Dans une société où l’apparence revêt une grande importance et où la culture des diètes est encore bien ancrée, il est donc important, comme parent, de bien s’informer sur les enjeux de grossophobie et d’image corporelle. Après tout, nous sommes, avec leurs éducatrices et leurs professeurs, de véritables modèles pour nos enfants et c’est ensemble que nous réussirons à limiter la stigmatisation liée au poids ! 

Grossophobie et image corporelle: comment intervenir en tant que parent ?
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Selon un sondage réalisé par ÉquiLibre avec la firme Léger auprès de 1 808 Québécois, 62 % des gens souhaitent maigrir, et ce, peu importe leur poids. Chez les jeunes de 14 à 17 ans, on parle de 40 %. De plus, 36 % des gens affirment que leur poids les obsède alors que chez les jeunes, ce pourcentage est de 29 %. « L’adolescence est une période de grande vulnérabilité au développement des problèmes d’image corporelle, car le corps change très rapidement. On veut être accepté par nos pairs, et on n’a pas le jugement pour remettre en question le modèle de beauté unique qui est présenté », explique d’ailleurs Andrée-Ann Dufour Bouchard, Cheffe de projets chez ÉquiLibre. Malheureusement, les conséquences de l’insatisfaction corporelle sont nombreuses : relation malsaine avec la nourriture, troubles du comportement alimentaire, entraînement excessif, faible estime de soi, décrochage scolaire, etc. 

 

 

L’importance de développer une image corporelle positive 

L’image corporelle ne représente pas la réalité : c’est plutôt une perception de notre propre corps et de ce que nous croyons que les autres perçoivent. À cet égard, l’organisme ÉquiLibre prône le façonnement d’une image corporelle positive puisque celle-ci est directement liée à la santé et au bien-être. « C’est normal qu’il y ait certaines parties de notre corps qu’on aime moins. L’idée est d’en avoir une perception globalement positive et de vivre notre vie sans être quotidiennement obsédé par notre image corporelle », précise Andrée-Ann Dufour Bouchard. Accepter son corps, l’aimer, en prendre soin et le respecter permettent de se sentir plus confiant, d’avoir un meilleur rapport avec l’alimentation et l’activité physique et de rester davantage à l’écoute de nos besoins. « Avoir une image corporelle positive, c’est bon pour la santé physique, mentale et sociale ! » 

 

 

De nombreux obstacles 

La diversité corporelle est de plus en plus représentée dans notre société, que ce soit dans les médias, les téléséries ou sur le web. Toutefois, la culture des diètes et la pression engendrée par les réseaux sociaux contribuent encore fortement à cette idée qu’un corps mince revêt une plus grande valeur. « On a un malaise à employer le mot “gros” quand il est associé à une personne. Pourquoi ? Parce que ce mot sous-entend toutes les caractéristiques péjoratives que la société attribue aux personnes grosses : manque de volonté, gloutonnerie, paresse, etc. Pourtant, le mot “gros” devrait être utilisé comme un qualificatif descriptif sans connotation négative », explique Andrée-Ann Dufour Bouchard. Celle-ci reconnaît toutefois que certaines personnes peuvent ne pas être à l’aise d’employer ce mot. Elle croit qu’au fil des années, du travail sera assurément réalisé à ce niveau au Québec. À cet égard, une campagne de sensibilisation à la grossophobie sera lancée l’automne prochain par ÉquiLibre.  

 

mere fils se regardent dans les yeux

 

Qu’est-ce que la grossophobie ?

Ce terme se définit comme englobant des attitudes, des comportements, des préjugés et des stéréotypes qui discriminent les personnes grosses. En effet, la pensée populaire véhicule que les personnes présentant un surplus de poids mangent mal ou ne bougent pas assez. Pourtant, des facteurs hors de leur contrôle, tels que l’hérédité, peuvent avoir un grand impact sur le poids. « On baigne dans cet environnement grossophobe depuis des décennies. Cela nous a influencés sans qu’on en ait nécessairement conscience », mentionne la cheffe de projets chez ÉquiLibre. La grossophobie est d’ailleurs présente partout : dans les milieux de travail, le milieu de la santé, les écoles et dans la société en général. Cela dit, tout le monde a un rôle à jouer face à cette importante problématique. « L’image corporelle se construit à partir de la petite enfance. Dès l’âge de quatre ans, les enfants peuvent développer de l’insatisfaction corporelle. Par nos gestes et attitudes, il est possible de prévenir la grossophobie et de promouvoir une image corporelle positive, l’inverse étant tout aussi vrai. » 

 

 

Devenir des modèles positifs comme parents

Nous voulons toutes et tous le mieux pour nos enfants. Mais parfois, sans même s’en rendre compte, nos gestes et nos paroles sont teintés par nos propres mythes et croyances. Il est donc important de déconstruire nos préjugés face aux personnes grosses, et d’éveiller les enfants à la notion de différence. « Les jeunes doivent savoir que tu peux être gros, en santé, en forme et bien dans ton corps. Il faut qu’ils voient aussi qu’il y a plein de corps et qu’ils sont tous valables, que la minceur n’est pas synonyme de bonheur, mais que de s’aimer comme on est permet d’être heureux dans notre vie de tous les jours », affirme Marie-Andrée Lachapelle, enseignante à l’école Curée Brassard. « J’essaye d’être un modèle, car j’ai moi-même un surplus de poids. Je porte les vêtements que je veux, je mange ce que je veux, je fais du sport parce que j’ai envie d’en faire, sans avoir pour but de perdre du poids. Cela démontre qu’on peut être bien dans son corps, peu importe le format qu’on a », renchérit-elle. 

 

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S’informer pour mieux accompagner nos enfants

Fanny Lavigne est coordonnatrice — Volet intervention à la Maison des jeunes d’Outremont. Dans le cadre de son travail, elle est à même de constater que l’adolescence se veut une période charnière pour le développement de l’image corporelle : « Être bien dans sa peau a vraiment un impact sur l’estime de soi. Les jeunes peuvent se concentrer sur leurs capacités, sur la valeur de leur corps et pas juste sur l’apparence ». À cet égard, en tant qu’intervenante, elle trouve essentiel de bien s’informer sur les notions liées à l’image corporelle, que ce soit sur les messages véhiculés par la société, l’alimentation, le poids, etc.  

Vous aimeriez en savoir davantage sur la grossophobie et l’image corporelle ? Même si elle s’adresse en premier lieu aux intervenant·es, la boîte à outils « Grossophobie et image corporelle : S’outiller pour mieux intervenir » de la Table québécoise sur la saine alimentation regorge de vidéos et de publications qui vous aideront à favoriser le développement d’une image corporelle positive auprès de vos enfants. Cela commence d’ailleurs par un cheminement vers une relation positive envers votre propre corps ! Le site web de l’organisme Bien avec mon corps, fondé par la psychologue Stéphanie Léonard, propose également une multitude d’articles et de capsules vidéo pertinentes à explorer. 

 

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