Santé physique

Commotions cérébrales dans le sport: un protocole recommandé

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Les médias rapportent régulièrement des cas de commotions cérébrales chez des sportifs professionnels. Mais ce traumatisme guette aussi les jeunes pratiquant une activité physique dans un contexte récréatif. 

Commotions cérébrales dans le sport: un protocole recommandé

Les commotions cérébrales sont courantes chez les enfants et les adolescents qui pratiquent des sports organisés. Aux États-Unis, près de 175 000 jeunes sont traités à l’urgence chaque année en raison d’une blessure à la tête liée à un sport. Une étude albertaine révèle qu’environ 53 % des blessures à la tête chez les enfants de 10 à 14 ans sont liées à un sport. 

 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les sports susceptibles d’entraîner des commotions cérébrales ne se limitent pas au hockey, au football, au basketball ou à la boxe. Des sports où les chutes sont fréquentes, comme le cheerleading et la gymnastique artistique constituent également des activités à risque élevé.   

 

QU’EST-CE QU’UNE COMMOTION CÉRÉBRALE?

Sous l’effet d’un choc, le cerveau est balloté contre les parois de la boîte crânienne. Ce traumatisme entraîne une modification du fonctionnement du cerveau.  

 

Les symptômes d’une commotion cérébrale comprennent, entre autres, des maux de tête, des nausées et vomissements, des étourdissements, de la confusion, des troubles visuels, de l’irritabilité, des troubles de mémoire et de concentration.

 

Nouvelles recommandations concernant les commotions cérébrales

En réponse à cette réalité préoccupante, la Collaboration canadienne pour les commotions cérébrales (CCC) – un regroupement de neuf organismes du domaine de la santé* qui s’intéressent au diagnostic, au traitement et à la prise en charge des commotions cérébrales – a émis deux recommandations.

 

La première demande aux différents gouvernements d’exiger la mise en place d’un protocole de gestion des commotions cérébrales pour tous les organismes de sport et les organisateurs d’événements sportifs. Le Dr Pierre Frémont, président de la CCC et professeur à la faculté de médecine de l’Université Laval, fournit une donnée qui, à elle seule, justifie l’instauration de cette mesure. « Lorsque des protocoles de gestion des commotions cérébrales adéquats sont en place, le nombre réel de commotions cérébrales correctement identifiées peut être multiplié par cinq. Cela se produit lorsque les entraîneurs, les parents, les joueurs et les fournisseurs de soins de santé sont bien formés pour reconnaître les symptômes et pour savoir quoi faire. Sans un protocole de ce genre, de nombreuses commotions cérébrales passent inaperçues et ne sont pas traitées et les participants courent le risque d’en subir les répercussions néfastes à plus long terme. »

 

À la lumière de ces révélations, les parents auraient intérêt à exiger que les organisations sportives adoptent un tel protocole.

 

La seconde recommandation de la CCC fait valoir que, dans des situations où des ressources médicales ou des professionnels de la santé formés et autorisés à prendre en charge des cas de commotions cérébrales ne sont pas disponibles ou suffisants, on pourrait recourir à des professionnels de la santé de disciplines variées, notamment des physiothérapeutes, des thérapeutes athlétiques et des infirmières en milieu scolaire.

 

La prévention avant tout

Voici quelques moyens de prévenir les commotions cérébrales chez les jeunes :

 

  • Porter un casque certifié pour pratiquer des sports à risque élevé comme le hockey, le vélo, le patin, le ski, la planche à roulettes et l’équitation. Malheureusement, trop d’adolescents se sentent « invincibles » lorsqu’ils portent un casque, ce qui les pousse à prendre des risques. Or, il faut savoir que le port du casque ne prévient les commotions cérébrales que si le choc survient à très basse vitesse. En revanche, il protège des traumatismes crâniens plus sévères.
  • Limiter l’âge de participation aux sports de contact.
  • Réduire les contacts entre les joueurs durant l’entraînement.
  • Respecter les règles du sport et développer l’esprit sportif.  
  • Utiliser un équipement et des terrains sécuritaires (ex. : surfaces absorbantes, poteaux de but de soccer couverts d’un matériau matelassé). 
 

 
Bon à savoir 
  • Contrairement à une idée reçue, la plupart des commotions cérébrales ne s’accompagnent pas d’une perte de conscience.  
  • Une commotion cérébrale n’est pas nécessairement provoquée par un coup à la tête. Elle peut découler d’un impact sur une autre partie du corps ayant causé une secousse soudaine du cerveau.
  • Tout enfant ou adolescent victime d’une commotion cérébrale doit être retiré du jeu immédiatement et subir une évaluation médicale dès que possible.
  • Les symptômes peuvent apparaître plusieurs jours, voire des semaines, suivant le choc initial.
  • En général, les symptômes se résorbent au bout de 7 à 10 jours. Chez les enfants, cependant, ils peuvent persister des semaines ou même des mois.
  • Le repos physique et cognitif est le principal traitement.  
  • Un enfant ayant subi une commotion cérébrale doit reprendre graduellement ses activités (lecture, ordinateur, école, cours d’éducation physique, sport). Une reprise trop rapide peut engendrer des complications et augmenter les risques d’apparition d’autres commotions cérébrales.  

*L’Association canadienne des médecins d’urgence, l’Académie canadienne de la médecine du sport et de l’exercice, le Centre Canadien pour l’éthique dans le sport, l’Association médicale canadienne, la Société canadienne de pédiatrie, l’Association canadienne de physiothérapie, Parachute, le Collège des médecins de famille du Canada et la section de la médecine du sport de l’Ontario Medical Association. 


 

Ressources pour les parents:

 

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