Sept minutes par jour. Voilà le minimum que les jeunes devraient consacrer chaque jour aux activités physiques d’intensité élevée. Cela peut paraître un objectif modeste, mais la plupart d’entre eux n’y arrivent pas!
C’est ce que démontre une étude menée par l’Université de l’Alberta auprès de plus de 600 jeunes âgés de 9 à 17 ans. Durant une semaine, ces derniers ont porté des appareils enregistrant leur niveau d’activité physique. De plus, on a suivi leur poids, leur tour de taille et leur pression artérielle. La recherche a révélé que les filles sont généralement moins actives que les garçons. De plus, elle a prouvé que l’ajout quotidien de sept minutes d’activité d’intensité élevée suffit à améliorer la forme physique des sujets en entrainant une réduction de leur poids, de leur tour de taille et de leur pression artérielle. Le troisième constat constitue une surprise pour les chercheurs : l’ajout d’activités d’intensité faible ou modérée n’apporte que peu d’effets bénéfiques.
Comme on le déplore souvent — et avec raison — la majorité des préadolescents et des adolescents ne font pas suffisamment d’activité physique. Selon une autre recherche albertaine, les jeunes passent presque 70 % de leur temps à faire des activités sédentaires. Ils consacrent environ 23 % de leur temps aux activités d’intensité faible (ex. : marche, patinage lent, baignade), approximativement 7 % aux activités d’intensité modérée (ex. : marche rapide, jogging, natation, danse), mais seulement 0,6 % aux activités d’intensité élevée (ex. : course à pied, vélo rapide, ski de fond, volleyball, soccer, racquetball, hockey). La situation est-elle la même au Québec? Sans doute, puisque plusieurs études démontrent que le problème de la sédentarité chez les jeunes sévit dans la Belle Province.
Des solutions à envisager
Le Dr Richard Lewanczuk, l’un des auteurs de la recherche, nous met en garde contre une interprétation hâtive des résultats. « Il ne faudrait pas croire qu’un enfant peut être en bonne forme physique uniquement en pratiquant quelques minutes d’activité dans sa journée; cette séance d’exercices vigoureux doit s’ajouter à ses autres activités physiques quotidiennes. » Le Dr Lewanczuk souligne également l’importance de l’école à cet égard, puisque la majorité des jeunes sont plus actifs à l’école qu’à la maison. « Durant notre étude, nous avons constaté que l’activité de certains sujets devient presque nulle les soirs et les fins de semaine. Nous en avons conclu qu’ils devaient être rivés à un quelconque écran… Pour inciter les jeunes à bouger davantage, j’encourage les éducateurs physiques à organiser des jeux exigeant une dépense énergétique élevée – comme le soccer, la danse ou le ultimate frisbee — plutôt que de demander aux élèves de courir d’un bout à l’autre du gymnase.
« C’est beaucoup plus stimulant! Ces jeux peuvent se dérouler non seulement dans le cadre des cours d’éducation physique, mais aussi le midi et après l’école. » Finalement, le spécialiste recommande aux écoles et aux municipalités d’améliorer les installations sportives et d’offrir des programmes d’activités physiques à faible coût. On aurait certainement avantage à adopter de telles mesures d’un océan à l’autre…