Rôle du parent

Parents parfaits: mythe ou réalité?

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Leur demeure décorée au goût du jour où chaque objet est bien à sa place, leurs bambins tout sourire, tirés à quatre épingles, des plats maison qui semblent aussi délicieux que nutritifs et dont les présentations rivalisent avec celles de Marilou : sur nos fils Instagram et Facebook, les familles parfaites sont légion. Comme plusieurs d’entre nous, Émilie se demandait comment ces parents arrivaient à dompter le chaos qui s’était installé chez elle en même temps que la maternité. 

Parents parfaits: mythe ou réalité?
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« Quand j’ai eu mon premier bébé, je ne me posais pas trop de questions, j’étais confiante de faire au meilleur de mes capacités », se souvient Émilie, mère montréalaise de deux filles aujourd’hui âgées de 8 et 10 ans. Puis, les premiers doutes lui sont tombés dessus lors de son premier cours de cardiopoussette.

 

« Certaines mères autour de moi avaient l’air de cartes de mode alors que je portais de vieux leggings et un t-shirt informe. L’une d’entre elles avait elle-même fabriqué la magnifique écharpe porte-bébé dans laquelle son petit dormait pendant qu’elle effectuait ses exercices… avec beaucoup plus de souplesse que moi! Avec quelques autres mamans, j’ai accepté d’aller prendre un café chez elle après. En plus de ressembler à ceux que l’on voit dans les magazines, le condo de notre hôte était impeccablement rangé. »

 

Au-delà de l’image

C’est donc intimidée devant tant de perfection et envahie par le sentiment de ne pas être à la hauteur qu’Émilie est retournée chez elle ce jour-là. À la deuxième séance, tout en exécutant tant bien que mal une série de squats, elle entame une discussion avec cette mère au porte-bébé fait main et au condo plus-que-parfait. Il est question du nombre d’heures dormies par les bébés, de recettes de purées maison, de recherche de garderie… bref, d’à peu près tout ce qui occupe le cerveau des nouveaux parents.

 

« Je me suis vite rendu compte que la femme avec qui je parlais était extrêmement inquiète par rapport à tout ce qui concernait les soins à apporter à son enfant. Elle me posait des tonnes de questions, me demandait des trucs. J’ai réalisé qu’elle était complètement dépassée par les évènements depuis la naissance de son garçon et avait besoin d’aide. » J’ai osé l’inviter dans mon petit 41/4 dominé par les piles de vaisselles, de livres et de vêtements à plier, question que je puisse lui offrir un café à mon tour et, au passage, quelques conseils. »

 

De fil en aiguille, les liens deviennent de plus en plus solides entre Émilie et sa nouvelle amie qui finit par lui confier qu’elle se sent sur le bord de craquer. « En larmes, elle m’a alors avoué qu’elle m’admirait beaucoup d’être capable d’y arriver aussi bien avec mon bébé. J’ai donc réalisé que toutes deux, on voyait l’autre comme “meilleure” que soi. » Comme quoi le gazon n’est pas toujours plus vert sur le terrain du parent voisin.

 

Un travail de chaque instant

Loin d’être un cas isolé, l’histoire d’Émilie illustre à quel point la pression peut être forte sur les épaules des parents. Aujourd’hui, la maman admet ne plus se laisser aussi facilement impressionner par les autres. Ce sont toutefois ses préados qui testent ses limites et ébranlent de temps à autre sa confiance en elle. Quand elles lui font comprendre, à mots à peine couverts, que les parents de leurs amies sont TELLEMENT plus cool qu’elle, elle feint le détachement, mais à l’intérieur, de petits doutes recommencent à germer.

 

Un peu de lecture lorsque le doute s’installe

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