Ces dernières années, on a beaucoup entendu parler de la parentalité positive, qui privilégie le respect et la bienveillance comme méthodes d’éducation. Au lieu de gronder l’enfant, on voudra comprendre d’où vient son comportement. Plutôt que d’imposer une punition, on préférera appliquer une conséquence logique selon l’action qui a été posée.
Dans son deuxième livre, Soyez l’expert de votre tout-petit, la psychoéducatrice Mélanie Bilodeau parle plutôt de parentalité sécurisante. Voici comment appliquer ces principes au quotidien, dans une optique où le parent gagne à intégrer cette démarche.
Si elle vise à l’accompagner dans l’éducation de son enfant, elle permet également aux parents également d’en apprendre plus sur eux-mêmes et d’évoluer en tant que personnes.
La connexion à soi, au cœur de la parentalité sécurisante
Le travail sur soi-même tient une place importante dans la parentalité sécurisante, qui s’appuie grandement sur la sensibilité parentale. Autrement dit, pour réussir à se connecter aux besoins de son enfant, on doit d’abord comprendre nos propres émotions.
Comme l’explique Mélanie Bilodeau, quand un parent fait face à un comportement qu’il trouve difficile à gérer, « Il faut qu’il puisse prendre conscience de ce que ça génère comme émotion chez lui. […] C’est ultra-important comme parent d’identifier nos déclencheurs, d’identifier ce qu’on vit au quotidien avec nos enfants, pour ensuite cheminer et aller travailler ça. »
Chaque parent vient avec son propre bagage, ses expériences et ses déclencheurs. Naturellement, les manifestations de notre enfant au quotidien peuvent nous faire réagir et parfois, plus qu’on ne le voudrait.
C’est pourquoi, tout au long de son livre, l’autrice invite le parent à se connecter à lui-même pour appliquer les conseils qu’elle y donne. Grâce à des questions ou des exercices, elle guide le parent dans son processus d’introspection pour mieux comprendre ses propres réactions.
Le « parent parfait », un mythe à déconstruire
Mettons une chose au clair : il n’existe pas de parent parfait. Être parent est avant tout un cheminement. Oui, des erreurs, on en fera comme parent. C’est tout à fait normal ! Les erreurs sont humaines et font partie du processus de la parentalité.
Souvent, la pression d’être un parent sans faute vient de l’intérieur. On tente d’atteindre un idéal parental qui, au final, n’existe pas. En publiant cet ouvrage, la psychoéducatrice avait comme objectif de « ramener les parents à l’essentiel, [soit ce qu’est] un parent suffisamment bon. Et être un parent suffisamment bon, c’est être un parent sécurisant. Si ton enfant [se sent] sécurisé au quotidien, qu’il le sait qu’il peut avoir confiance en toi, en le monde qui l’entoure et qu’il sait qu’il peut développer une confiance en lui et en son potentiel, la majeure partie du boulot est faite ! ».
Un parent sécurisant, ce n’est pas un parent parfait. C’est un parent bienveillant, qui respecte son propre cheminement.
Les émotions, ça se vit au grand jour
Nombreux sont les adultes qui croient qu’on doit d’être « fort » et impassible devant les enfants, pour « donner l’exemple ». Mais quand on cache nos émotions aux enfants, on leur apprend surtout à réprimer les leurs. Les émotions, il n’y a rien de plus humain que ça !
Toutes les émotions sont utiles, même celles qui sont désagréables. Et rassurez-vous : votre enfant ne nous considérera pas comme moins digne de confiance ou de respect s’il vous voit pleurer. Exprimer ses émotions, c’est libérateur. Montrer notre authenticité à nos enfants, c’est formateur.
À ce sujet, Mélanie Bilodeau apporte une précision : « Évidemment, on ne veut pas responsabiliser l’enfant pour nos émotions. C’est important d’expliquer à l’enfant ce qu’on vit. Dans une période où on est plus stressé, plus émotif, plus colérique […] ce que l’enfant a besoin de savoir, c’est que 1. je vis quelque chose, c’est normal et ça arrive, 2. ce n’est pas de sa faute à lui et 3. je vais tout faire pour aller mieux ».
De cette façon, on l’amène à se responsabiliser par rapport à ses propres émotions.
Le respect de nos limites, un essentiel
Le plus difficile pour un parent, c’est souvent d’admettre ses propres limites. Vous sentez que vous n’y arriverez pas seul, mais vous avez peur d’en parler ? Vous n’êtes pas un moins bon parent pour autant. Reconnaître ses limites et aller chercher de l’aide, c’est faire preuve de maturité.
D’abord, il faut se l’avouer à soi-même. Admettre qu’une situation met un frein dans notre développement en tant que parent, c’est un pas vers l’avant.
Ensuite, on peut se confier à une personne de confiance, exprimer nos limites, décoder les déclencheurs qui nous font partir en vrille. Souvent, en parler à quelqu’un d’autre nous permet de recadrer notre perception et de normaliser ce qu’on vit. On réalise qu’on n’est pas seul et qu’au fond, on n’est pas « si pire que ça » !
Une fois qu’on a réussi à assumer ces limites, on peut aller chercher de l’aide auprès de notre coparent, d’un membre de la famille ou encore, d’un professionnel.
Un sentiment de sécurité au profit de tous
S’il y a une chose à retenir, c’est qu’avant d’être un parent, vous êtes un être humain. Soyez doux envers vous-mêmes ! La parentalité, c’est aussi une occasion d’évoluer et de s’épanouir en tant qu’individu.
Un livre éclairant |
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Pour tout savoir sur la parentalité sécurisante, nous vous recommandons la lecture de Soyez l’expert de votre tout-petit, publié aux Éditions Midi Trente. Vous pouvez aussi retrouver l’autrice et psychoéducatrice Mélanie Bilodeau sur Facebook et sur Instagram. Bonne lecture ! |