La situation
Il y a près de 9 ans, Claire quittait Charles, son amour de jeunesse avec qui elle a eu trois enfants, aujourd’hui adolescents. « Les enfants étaient encore petits à cette époque, raconte-t-elle. Mais ils étaient en mesure de comprendre ce qu’impliquait une rupture et le fait de dorénavant avoir deux maisons. Ce que j’appréhendais le plus, c’était le moment où je devrais leur parler de la raison de notre rupture : ma relation avec une nouvelle conjointe. »
Claire a ainsi attendu plusieurs mois avant d’évoquer sa nouvelle flamme. « Mon stress était à son apogée quand j’ai enfin réussi à leur dire. Finalement, ils n’en ont fait aucun cas. Et ma plus jeune a même dit que c’était “comme papa”. Mon ex venait effectivement lui aussi de rencontrer une nouvelle femme. »
Éducation et ouverture
Pourquoi selon elle la nouvelle a si bien passé? « J’ai toujours tenu mordicus à ce que les enfants soient ouverts et bienveillants, et qu’ils ne se formalisent jamais des différences physiques, raciales ou de toutes autres natures. Donc depuis toujours, ils savent qu’il existe de nombreux modèles de familles et de couples. Nous avions déjà emprunté des livres sur le sujet à la bibliothèque. Ce qui a été un peu plus difficile pour eux, ce sont les commentaires qu’ils ont pu entendre à l’école. Même si ce n’est pas arrivé souvent, je sais que cela les a ébranlés. Mais chaque fois, on en a beaucoup discuté. »
L’avis éclairé
Pour le psychologue Johan Autruc-Colcombet, plusieurs facteurs peuvent teinter la réaction des enfants à l’égard d’une telle annonce. Est-ce que la séparation est récente? S’est-elle bien déroulée? L’entente avec l’autre parent est-elle bonne? Et quel âge ont les enfants? Car il est bien évident qu’un jeune de 5 ans n’aura pas la même lecture de la situation qu’un ado de 15 ans.
Chose certaine, M. Autruc-Colcombet avance qu’il faut se questionner sur la nature même de l’annonce que l’on veut faire : « Je crois qu’il est préférable d’insister sur la rencontre et non sur l’orientation sexuelle, explique-t-il. Car tout n’est pas noir ou blanc et, à mon avis, il faut éviter de tenter de faire entrer notre cas dans une case définie. Il y a par exemple des gens qui, au cours de leur vie, tombent en amour avec une personne de même sexe, mais ne se considéreront jamais homosexuels pour autant. »
Dans le cas où l’enfant serait déstabilisé par l’annonce, ou que celle-ci générerait de la tristesse ou de la colère chez lui, le psychologue rappelle que ce sont des réactions normales, mais qu’il faut éviter de se laisser envahir par la culpabilité.
« Il faut garder en tête que nous ne sommes pas en train de faire du mal à notre enfant », souligne-t-il avant de conclure qu’il faut également se rappeler qu’en tant que parent, nous avons aussi le droit à notre vie privée et qu’il est tout à fait légitime d’établir des limites claires.
En résumé
- Parlez d’abord du lien et des sentiments qui vous unissent à l’autre personne, et non du changement d’orientation sexuelle.
- En cas de réaction négative (tristesse, colère, fermeture, etc.), laissez la poussière retomber et faites comprendre à l’enfant qu’il a le droit de réagir de la sorte, que vous l’aimez quoiqu’il arrive et que vous serez toujours là pour parler ou répondre à ses questions.
- Faites comprendre aux enfants que, comme parent, vous avez droit à votre vie privée et que le choix de votre partenaire en est un personnel.
- Si la peur d’aborder la question avec les enfants est trop grande, une consultation avec un ou une psychologue pourrait aider à relativiser la situation et à défaire les blocages.
Comment annoncer son homosexualité aux enfants?
Pas facile de trouver la bonne façon et les bons mots pour annoncer à ses enfants que l’on a dorénavant un conjoint de même sexe. Une mère et un psychologue en témoignent..
La situation
Il y a près de 9 ans, Claire quittait Charles, son amour de jeunesse avec qui elle a eu trois enfants, aujourd’hui adolescents. « Les enfants étaient encore petits à cette époque, raconte-t-elle. Mais ils étaient en mesure de comprendre ce qu’impliquait une rupture et le fait de dorénavant avoir deux maisons. Ce que j’appréhendais le plus, c’était le moment où je devrais leur parler de la raison de notre rupture : ma relation avec une nouvelle conjointe. »
Claire a ainsi attendu plusieurs mois avant d’évoquer sa nouvelle flamme. « Mon stress était à son apogée quand j’ai enfin réussi à leur dire. Finalement, ils n’en ont fait aucun cas. Et ma plus jeune a même dit que c’était “comme papa”. Mon ex venait effectivement lui aussi de rencontrer une nouvelle femme. »
Éducation et ouverture
Pourquoi selon elle la nouvelle a si bien passé? « J’ai toujours tenu mordicus à ce que les enfants soient ouverts et bienveillants, et qu’ils ne se formalisent jamais des différences physiques, raciales ou de toutes autres natures. Donc depuis toujours, ils savent qu’il existe de nombreux modèles de familles et de couples. Nous avions déjà emprunté des livres sur le sujet à la bibliothèque. Ce qui a été un peu plus difficile pour eux, ce sont les commentaires qu’ils ont pu entendre à l’école. Même si ce n’est pas arrivé souvent, je sais que cela les a ébranlés. Mais chaque fois, on en a beaucoup discuté. »
L’avis éclairé
Pour le psychologue Johan Autruc-Colcombet, plusieurs facteurs peuvent teinter la réaction des enfants à l’égard d’une telle annonce. Est-ce que la séparation est récente? S’est-elle bien déroulée? L’entente avec l’autre parent est-elle bonne? Et quel âge ont les enfants? Car il est bien évident qu’un jeune de 5 ans n’aura pas la même lecture de la situation qu’un ado de 15 ans.
Chose certaine, M. Autruc-Colcombet avance qu’il faut se questionner sur la nature même de l’annonce que l’on veut faire : « Je crois qu’il est préférable d’insister sur la rencontre et non sur l’orientation sexuelle, explique-t-il. Car tout n’est pas noir ou blanc et, à mon avis, il faut éviter de tenter de faire entrer notre cas dans une case définie. Il y a par exemple des gens qui, au cours de leur vie, tombent en amour avec une personne de même sexe, mais ne se considéreront jamais homosexuels pour autant. »
« Il faut garder en tête que nous ne sommes pas en train de faire du mal à notre enfant », souligne-t-il avant de conclure qu’il faut également se rappeler qu’en tant que parent, nous avons aussi le droit à notre vie privée et qu’il est tout à fait légitime d’établir des limites claires.
En résumé
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