[Article mis à jour] Les enfants à qui on permet de jouer dehors sans surveillance, seuls ou entre amis, dépensent plus d’énergie que ceux qui sont surprotégés par leurs parents. C’est du moins ce qu’est venue confirmer une récente étude menée par un chercheur de l’université de Toronto.
Plus du tiers des 1000 parents interrogés dans le cadre de cette étude ont ainsi admis ne jamais permettre à leurs enfants (en cinquième et sixième année primaire) de pratiquer une activité à l’extérieur sans supervision d’un adulte.
Une réalité qui n’étonne pas Sylvie Melsbach, directrice technique de l’Institut québécois de la sécurité dans les aires de jeu (IQSAJ): « Les médias ont malheureusement monté en épingle quelques histoires d’enlèvement qui donnent froid dans le dos », reconnait-elle. « Or, on devrait faire confiance aux enfants et bien sûr les sensibiliser et leur donner les défenses et outils nécessaires pour reconnaitre le danger ». Dès l’âge de 8 ou 9 ans, un enfant serait capable, en théorie, de bien percevoir les dangers dans son environnement. Évidemment, il convient à chaque parent d’évaluer la maturité de son enfant.
Apprivoiser la peur
L’enlèvement est évidemment une peur que plusieurs parents nourrissent. Mais ce n’est pas la seule : la crainte des accidents de voiture, par exemple, est également très présente dans les discours, de même que les blessures. «Un enfant qu’on laisse expérimenter par lui-même, sans le surstimuler, ne se blesse pas. Les enfants qui se mettent en danger sont eux qui ont été trop attachés : le jour où on les détache, ils deviennent surexcités», explique Melsbach.
Cette dernière prône d’ailleurs le jeu libre depuis des années et déplore qu’il n’y ait pas assez d’espaces où les parents se sentent à l’aise de laisser leurs enfants jouer sans surveillance.
Encore incertains à l’idée de laisser votre enfant gambader seul vers le parc? Voici quelques conseils et outils pour aider votre enfant à reconnaître le danger et à savoir quoi faire en cas de danger et pour vous rassurer :
- Aider l’enfant à se familiariser avec le quartier, les parcs et les institutions aux alentours. Les sensibiliser au fait qu’ils peuvent demander de l’aide aux endroits publics, par exemple. S’il y a lieu, leur expliquer le concept des maisons parent-secours existant dans le quartier.
- Montrer à l’enfant comment utiliser les téléphones publics en composant gratuitement le 9-1-1 lors de situations d’urgence.
- Faire ensemble le trajet entre le terrain de jeux et la maison à quelques reprises et identifier les dangers potentiels : sens des rues, voitures, entrées de garage, danger de courir dans la rue ou sur les trottoirs, réviser les règles d’interaction avec les étrangers, etc.
- Vous assurer que votre enfant est toujours accompagné d’un ami ou d’un groupe d’amis.
- S’informer pour savoir si un employé municipal ou un col bleu est présent dans les lieux publics.
Source :
- Finding the balance: Early Childhood practitioners’ views on risk, challenge and safety in outdoor play settings, Helen Little Macquarie University helen.little@mq.edu.au www.aare.edu.au/data/publications/2010/2420Little.pdf (en anglais)