Selon un sondage effectué par la National Alliance for Youth Sports, environ 70 % des jeunes aux États-Unis abandonnent le sport organisé à 13 ans. Une tendance qui se décèle aussi chez nous. Le constat est préoccupant.
Enseignante en éducation physique au premier cycle du secondaire dans une école lavalloise, Chantal St-Georges estime que le taux de 70 % est peut-être un peu élevé pour représenter nos préados québécois de cet âge, mais elle tire la sonnette d’alarme.
Pourquoi décrochent-ils?
Plusieurs déterminants influencent le processus menant à l’abandon du sport organisé. Parmi les raisons que des jeunes ont déjà invoquées à l’enseignante : le manque de temps, les études qui sont plus contraignantes, les entraînements qui sont rendus trop difficiles, la compétition qui n’est plus saine et la place moins grande accordée pour les moins performants.
Chantal St-Georges admet, par ailleurs, qu’à cet âge les amis prennent aussi une plus grande place et que si ces derniers ne sont pas sportifs, ça peut influencer l’abandon.
Quand le plaisir n’est plus de la partie
Gabryel Désormeaux, 16 ans, avoue que la perte de plaisir a été le facteur prédominant de son décrochage. L’adolescent a délaissé le football il y a trois ans.
« J’ai décidé d’arrêter, car je n’avais plus d’intérêt pour ce sport. Mon plaisir a diminué au fil des ans et je ressentais moins le besoin de jouer. Je voulais aussi consacrer plus de temps à l’école, car ce sport occupait grandement mes soirées. D’autre part, l’ambiance qui régnait au sein de l’équipe a affecté mon choix. Je ressentais de la pression, celle de ne pas devoir faire d’erreurs et de ne pas être capable de faire tout du premier coup », témoigne-t-il.
Il est clair que le plaisir du sport organisé ne doit pas être associé seulement à la victoire ou à la performance. Quand un jeune ne s’amuse plus, il finit par abandonner.
D’autres pistes…
D’autres aspects à considérer : le prix de l’équipement, des camps d’entraînement, des tournois, etc. Des coûts importants où plusieurs parents sont mis « hors-jeu ». On parle aussi de contacts alors qu’il y a souvent une différence de gabarit entre les joueurs. Puis, il y a les écrans de télévision, de téléphone intelligent, de tablette et d’ordinateur qui captivent (trop!) nos jeunes. On dit qu’un jeune sur cinq passe plus de temps devant un écran que sur les bancs d’école.
Comment prévenir l’abandon?
Il faut donner aux préados des raisons de rester au jeu. Comment? Par la communication et en créant un environnement épanouissant, qui répond aux besoins, aux valeurs et aux priorités des enfants.
Frédéric Tremblay, conseiller aux sports à l’Institut national du sport du Québec, croit notamment qu’il faut encourager davantage la pratique du sport organisé dans les écoles. « C’est un lieu où les jeunes ont leur cercle d’amis et où ils peuvent y développer un sentiment d’appartenance », dit-il.
Considérant tous les effets bénéfiques de l’activité physique, tous devons faire équipe pour garder nos jeunes sur le « terrain ». Un pour tous, tous pour un!
Sources :
Pour plus d’informations sur l’inactivité chez les jeunes, consultez notre dossier Sédentarité.