Lorsqu’on est parent, il n’est pas toujours facile de déterminer à quel moment il sera convenable de laisser son enfant ou son adolescent prendre les transports en commun de manière autonome. Depuis la tendre enfance, l’autobus scolaire a été intégré très tôt dans l’horaire des élèves, mais lorsque vient de les laisser prendre seuls l’autobus de la ville ou le métro, il peut survenir chez le parent un petit vertige qu’il est profitable de bien gérer.
Pour Sylvie Royer, docteure en psychologie et spécialiste auprès des enfants et des familles, la personnalité et le degré d’autonomie de chaque enfant peuvent varier et, à la base, il sera important d’en tenir compte. À cet effet, les parents sont les mieux placés pour en juger, note-t-elle.
Cela dit, le passage de l’école primaire au secondaire semble un heureux moment pour hausser leur autonomie d’un cran et les laisser utiliser les transports en commun fins seuls, fait-elle valoir, moyennant une belle transition.
« Après, les enfants sont fiers, ils sont contents, ils font comme les grands! » – Sylvie Royer, docteure en psychologie
Trucs pour bien préparer son enfant à prendre les transports en commun seul
Pour les premières expériences, accompagner son enfant pour l’initier à cette nouvelle aventure s’avère être une idée à privilégier, considère Dre Royer. « Au départ, je suggère beaucoup qu’un ou que les deux parents montent avec l’enfant pour lui montrer que l’arrêt est ici, après tel coin de rue ou après telle épicerie. On pourra lui indiquer où sonner avant de descendre, à quel moment le faire, où placer l’argent ou la carte », donne-t-elle en exemple.
La fréquence aura aussi son impact. « On fait le chemin avec l’enfant et on descend avec lui au moins une fois », conseille Mme Royer. « Plus on fait le chemin avec lui, plus il prend confiance en lui et plus ce sera facile par la suite. »
Il peut être intéressant également de montrer à son enfant la carte de la ville ou la carte du métro pour qu’il soit en mesure de visualiser son chemin, explique la psychologue. Après avoir fait le trajet avec lui le temps requis, le parent peut aussi prendre la décision de faire un bout avec son enfant et descendre avant lui, histoire de se rendre au boulot de son côté.
Sylvie Royer voit d’ailleurs dans tout ce processus une belle expérience parent-enfant. « On lui donne toutes les indications en chemin et on placote. C’est un beau moment d’intimité », fait-elle remarquer. « L’important, c’est que l’adulte soit calme et que l’enfant voit que tout et normal. Les enfants sont des éponges. Si le parent est angoissé, il va transférer son anxiété à son enfant et associer l’expérience à du danger. »
Comme dans toute chose, l’accompagnement demeure la clé pour développer leur confiance en eux. « Après, les enfants sont fiers, ils sont contents, ils font comme les grands! », dit-elle.
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Quelques conseils de la Société de transport de Montréal à l’usage des enfants
À la Société de transport de Montréal, on ne donne pas de consignes précises sur l’âge recommandé pour un enfant, avant de prendre seul l’autobus ou le métro. On laisse plutôt cette décision à la discrétion des parents. Cela dit, les responsables de la STM conseillent à tous les jeunes (et les moins jeunes) d’être bien aux faits des consignes d’usage dans les transports en commun.
Voici donc les recommandations qu’il fait bon enseigner aux jeunes usagers pour que leur expérience soit belle et profitable.
En métro
- Ne jamais franchir les bordures jaunes du quai avant que le métro se soit arrêté complètement.
- Laisser tous les passagers descendre avant de monter.
- Entrer toujours un à la fois et se tenir aux barres d’appui si aucun siège n’est libre. Ne jamais s’asseoir par terre.
- Une station à l’avance, commencer à se préparer à sortir pour être prêts à descendre à la destination.
En autobus
- Toujours se tenir loin de la bordure du trottoir en attendant l’autobus.
- Là aussi, si aucun siège n’est libre, utiliser les barres d’appui et ne pas s’asseoir par terre.
- Enfin, très important, ne jamais sortir sa tête par la fenêtre…