En mars dernier, une Canadienne remportait le prestigieux Global Teacher Prize 2017. Portrait de Maggie MacDonnell, une enseignante profondément engagée.
Maggie MacDonnell enseigne à l’école Ikusik de Salluit (Nunavik) depuis sept ans. Elle est aussi l’instigatrice de nombreux projets communautaires visant à rendre les jeunes autochtones maîtres de leur destin. En mars 2017, Maggie a été sacrée « meilleure enseignante au monde » à Dubaï, aux Émirats arabes unis, un prix venant avec la somme d’un million de dollars américains.
Originaire de la Nouvelle-Écosse, elle était l’une des dix finalistes retenus parmi 20 000 candidats. « Lors de la remise de ce prix, je me suis sentie très honorée de côtoyer des gens au vécu si inspirant, relate-t-elle. J’ai eu le bonheur de vivre ce moment avec trois de mes anciens étudiants qui se sont empressés d’annoncer l’heureuse nouvelle sur Facebook! »
La motivation ultime de Maggie est de redonner aux jeunes Inuits leur fierté et ainsi contrer les fléaux affligeant Salluit : drogues, alcool, vandalisme, abus sexuels, grossesses précoces, décrochage scolaire, suicide… « En tant qu’enseignante dans une petite communauté arctique, ma journée de travail n’est jamais terminée. Même lorsque les portes de l’école sont closes, la relation avec mes élèves se poursuit puisque nous appartenons à la même communauté. Je me perçois comme une mentore, mais certains jeunes me considèrent comme une figure parentale en quelque sorte ».
« Les gens qui visitent l’Arctique sont séduits par la beauté des paysages, mais, moi, ce qui m’a toujours inspirée, ce sont les jeunes Inuits. À mes yeux, ce sont eux les véritables aurores boréales ! Mon rôle consiste à faire tomber les barrières afin qu’ils puissent danser et briller de tous leurs feux. »
– Maggie MacDonnell
Des projets à la pelle
Diplômée en kinésiologie et en éducation physique, Maggie MacDonnell considère l’activité physique comme un outil de choix pour favoriser la résilience chez les jeunes. Mais elle réalise aussi des projets dans d’autres domaines :
- Des stages en milieu de travail offert aux jeunes filles grâce à un partenariat entre l’école et une garderie.
- Un atelier de réparation de vélos employant des adolescents.
- Une cuisine communautaire et un programme de nutrition en milieu scolaire.
- Un centre de conditionnement physique accessible aux jeunes et aux adultes.
- Un club de course à pied. En plus d’agir comme entraîneurs, Maggie MacDonnell et son mari ont trouvé le financement nécessaire pour permettre à de jeunes coureurs de participer à des compétitions en Nouvelle-Écosse et à Hawaï.
Un avenir prometteur
Que fera Maggie avec la somme d’un million de dollars américains reçue à Dubaï? « J’ai plusieurs beaux projets en tête, y compris l’implantation d’un programme visant à faire renaître la pratique ancestrale du kayak chez les jeunes Inuits. Étonnamment, même si ce sont les Inuits qui ont inventé le kayak, peu d’habitants de Salluit en font. Je suis persuadée que cette activité pratiquée en harmonie avec la nature est bénéfique pour la santé physique et mentale des jeunes et qu’elle peut faire d’eux des défenseurs de l’environnement. C’est aussi une excellente façon de développer des liens entre autochtones et non-autochtones », précise la sympathique enseignante.
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