Au Québec, on estime qu’environ 60 000 enfants vivent avec des allergies alimentaires. La proportion d’enfants allergiques a grandement augmenté dans les dernières années. Autant dire que le problème en est un de santé publique, désormais.
Le ministère de la Santé du Québec a investi cet été près de 800 millions de dollars dans un nouveau projet-pilote qui a commencé cet automne à l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal. Lumière sur ce nouveau traitement. (Et le mot est bien choisi, parce qu’il apporte une véritable lueur d’espoir!)
L’immunothérapie orale
Ce nouveau traitement pourrait en effet changer la vie des enfants allergiques – et de leurs parents. Le processus est relativement simple. Sur une période donnée, on administre des microdoses de l’allergène de façon régulière. Le tout se passe sous supervision médicale. Les quantités d’allergènes, au départ, sont si minimes qu’elles ne provoquent pas de réactions (elles sont sous le seuil de réactivité).
Concrètement, un patient pourrait, à l’issue d’une rencontre avec l’allergologue, repartir avec des quantités minimales d’arachides à consommer pendant deux semaines, à la maison. Puis, il reverrait le personnel médical qui, si tout se passe bien, pourrait très graduellement augmenter les doses. Attention! Ce processus se passe sous supervision médicale. Il est donc vivement déconseillé de tenter de s’autotraiter pour des allergies.
À long terme, des changements s’installent dans le système immunitaire; tranquillement, les cellules sont désarmées et ne réagissent plus aux allergènes. Et les résultats sont très, très encourageants : pour les enfants de moins de 3 ans qui suivent un traitement d’immunothérapie orale, le taux de rémission est de 80 %. Une réussite énorme dans ce domaine encore mystérieux.
De l’argent pour concrétiser le projet-pilote
La toute nouvelle clinique d’immunothérapie orale du CHU Sainte-Justine est responsable de la mise en place du projet-pilote, qui soignera un peu plus de 200 enfants cette année.
Le Dr Philippe Bégin est instigateur du projet-pilote. Au retour de deux ans passés aux États-Unis dans l’un des plus gros centres d’immunothérapie orale, avec d’autres allergologues, il a monté un projet qu’il a présenté à l’Hôpital, qui l’a appuyé. Le groupe de parents Bye-Bye Allergies a récolté des fonds. Puis l’argent du gouvernement, annoncé cet été, est venu galvaniser le projet.
« Le but, affirme le Dr Bégin, est de commencer le transfert d’expertises. On veut passer de la recherche à l’offre de traitement réelle. En même temps, on souhaite documenter, dans un contexte public et québécois, les taux de succès et les bénéfices pour les familles. »
Comment faire pour qu’un enfant suive un programme d’immunothérapie orale?
Si vous êtes parent d’un enfant allergique et aimeriez suivre le traitement d’immunothérapie orale, il faut d’abord télécharger le formulaire de référence, à remplir par la famille et l’allergologue de l’enfant.
Les cas les plus graves seront traités en priorité. Comme la « gravité » d’une allergie est difficile à définir, et surtout, subjective, les experts du Centre d’immunothérapie se basent sur un comité constitué d’allergologues, d’infirmières en allergie et de représentants de groupes de parents. Leur processus est basé sur une consultation anonyme, mais consensuelle.
En gros, quatre critères principaux sont étudiés :
- le nombre d’allergies dont souffre la personne;
- l’allergie en question (les personnes allergiques au lait, aux œufs, au blé et au soya sont priorisées parce que ces allergènes sont omniprésents);
- l’impact réel sur la qualité de vie;
- l’âge de la personne allergique (on a remarqué que plus les enfants sont jeunes, plus le traitement s’avère efficace).
Un espoir pour les parents
Directrice des communications chez Allergies Québec, Dominique Seigneur, dont la fille de 8 ans est allergique aux œufs, aux produits laitiers et aux arachides, est très encouragée par le projet-pilote de Sainte-Justine. « Notre organisation existe depuis 30 ans et c’est la première fois qu’on parle d’un traitement potentiel des allergies. On a toujours dit aux parents de favoriser l’évitement par rapport aux allergènes. Cette désensibilisation change la donne et pour nous, c’est fascinant. »
Pour l’avenir
Si l’idée d’enrayer complètement les allergies demeure irréaliste, celle de diminuer leurs impacts est clairement envisageable. « Le point le plus important qu’on tire de notre expérience jusqu’à maintenant, c’est qu’avant, il n’y avait aucune solution possible pour les familles qui vivaient avec des allergies », dit le Dr Bégin.
L’idéal, selon lui, serait d’offrir le traitement d’emblée lorsque le diagnostic est posé, dans les premiers mois ou premières années de vie de l’enfant. Il explique toutefois que le traitement ne fonctionne pas pour tous et que ce n’est pas toutes les personnes allergiques ou tous les parents d’enfants allergiques qui souhaiteront le suivre.
Selon lui, la recherche va aussi continuer de se développer dans les prochaines années : « Bientôt, on va regarder ce qu’on fait aujourd’hui et on va se dire que c’est de la préhistoire! »
Un livre 100 % sans allergies!
Tartinade comme du Houmous |
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Le houmous est traditionnellement réalisé à partir de tahini, une pâte de sésame originaire du Moyen-Orient. Ici, l’huile d’olive, l’eau et l’avocat conféreront une texture crémeuse similaire à celle de la recette originale, mais en évitant le sésame.
Ingrédients
Préparation Au mélangeur, réduire tous les ingrédients en purée. Au besoin, pour obtenir une texture plus légère, ajouter un peu d’eau.
Notes Cette tartinade se conserve 4 jours au réfrigérateur, dans un contenant hermétique. L’avocat ayant tendance à noircir, il se peut que le mélange change de couleur, mais le goût restera le même.
Cette tartinade est excellente avec le pain pita à la poêle (vous trouverez une recette sans allergie à la page 90 du livre). |