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Vivre sans frigo pendant un an, est-ce possible?

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L’automne dernier, la journaliste française Marie Cochard a lancé le livre Notre aventure sans frigo… ou presque, fruit d’une année à vivre sans réfrigérateur. Sa famille – son mari et leurs deux enfants de moins de 8 ans – a survécu à l’expérience! Pourquoi et comment ont-ils fait ça? Réflexion sur un mode de vie qui paraît passéiste, mais qui est peut-être plutôt avant-gardiste!

Vivre sans frigo pendant un an, est-ce possible?

Interrogée sur les raisons qui ont motivé sa démarche, Marie Cochard a répondu aux médias qu’elle et sa famille ne voulaient plus consommer de produits transformés, mais plutôt des produits frais, achetés localement. Il se trouve que cette manière de s’alimenter ne nécessite pas autant la conservation au froid. Puisque Mme Cochard est journaliste spécialisée dans l’écologie, elle adoptait aussi ce mode de vie par souci pour l’environnement.

 

Notre aventure sans frigo… ou presque

Les éditions de l’Homme

144 pages

27,95$

 

« En effet, nous savons aujourd’hui qu’il est souhaitable – pour notre santé et celle de la planète – d’acheter local et en plus petites quantités, de consommer moins de viande, de poisson, de produits laitiers… Or, si l’on s’inscrit dans cette démarche, combien d’aliments peuvent en toute sécurité se passer du frigo? Beaucoup, en réalité! » indique la couverture arrière de son livre Notre aventure sans frigo… ou presque. En prime, on fera des économies!

 

coût moyen d’un réfrigérateur 

À titre comparatif, Marie Cochard indique dans son livre à quel point un frigo est énergivore et coûteux (page 12) :

  • un frigo ordinaire coûte entre 450 $ et 600 $, et consomme en moyenne 250 kW par an.
  • un frigo américain [soit comme ce que nous avons au Canada] coûte entre 750 $ et 1 500 $, et consomme en moyenne 530 kW par an.
  • le frigo du désert* coûte environ 75 $ et ne consomme rien.

 

* Dans le désert, les aliments frais sont conservés ainsi dans un contenant isolé par du sable : « deux pots en terre cuite, l’un dans l’autre, du sable imbibé d’eau disposé entre les deux. À mesure que l’eau s’évapore, l’intérieur se refroidit. » (p. 78) Par exemple, une tomate se conservera trois semaines dans ce frigo artisanal, contre trois jours à l’air libre!

 

Vider l’« armoire à glace »

D’après Marie Cochard, le réfrigérateur est devenu une véritable armoire à glace, soit un placard réfrigéré où l’on entasse un tas de nourriture, dont on oublie très souvent l’existence et qui se termine à la poubelle. Guerre au gaspillage alimentaire (en deux étapes faciles)!

 

1. Conserver à l’air libre

La première étape pour adopter un mode de vie sans frigo est d’en réduire le contenu. Si l’on examine tout ce qui s’y trouve, on sera étonné de constater que plusieurs aliments pourraient très bien se conserver à l’air libre, sur les tablettes de notre garde-manger (ou de la dépense, comme disaient nos grands-mères). Par exemple, les œufs ne devraient pas être réfrigérés, mais gardés dans un endroit sec à une température de 5 à 15  °C (au Québec c’est une nouvelle surprenante, mais en Europe on ne les met pas systématiquement au frigo comme en Amérique du Nord), ni ces aliments que Mme Cochard énumère au début de son livre : fruits et légumes, fromages, miel, café, gousses d’ail, oignons, sirops, bouteilles d’eau, pots de confiture… Une partie du réfrigérateur se videra, après avoir sorti ces produits!

 

2. S’alimenter autrement

Après avoir fait le ménage de votre « armoire à glace », réfléchissez à votre façon de vous alimenter. Si vous avez l’intention d’être plus écolo et de manger plus sainement, vous réduirez votre consommation de viande, de poisson, de plats préparés tout emballés… et vous mangerez moins d’aliments contenant des produits laitiers et du gluten (blé, seigle, orge, avoine…). Vous éliminerez ainsi encore beaucoup d’aliments qui prenaient de la place au réfrigérateur!

 

 

Des solutions de conservation

Marie Cochard préconise l’achat local de produits frais que l’on mange le jour même. Il faut donc aller plus souvent au marché et à l’épicerie. Cela vaut pour les flexitariens, qui mangent de la viande de temps en temps. Elle n’est pas contre l’utilisation d’un congélateur, pour conserver les restants à long terme, ce qui évite de manger plusieurs jours de suite les mêmes aliments.

 

Son livre regorge de conseils pratiques sur la conservation, par exemple : « Il est important de savoir que les fruits et légumes qui n’ont connu aucune réfrigération se conserveront bien plus longtemps. Raison de plus de privilégier les circuits courts à la grande distribution! » (p. 26). Ou encore : « Pour conserver vos fruits plus longtemps, rincez-les avec de l’eau vinaigrée (vinaigre blanc ou d’alcool). Le vinaigre blanc, en plus de faire fuir les petites bêtes indésirables, permet de limiter le pourrissement et de prolonger la conservation. » (p. 26).

 

D’après le livre magnifiquement illustré de Marie Cochard, il existe de nombreuses méthodes pour conserver les aliments sans frigo. Au Québec, on a un congélateur naturel presque six mois par année, où l’on peut placer des plats au froid sur le balcon ou au jardin! Prêt à relever le défi en famille?

 

Plusieurs méthodes de conservation des fruits et légumes 
  • Entreposage (ail, échalotes, pommes de terre…)
  • Mise à l’eau (légumes dont ont met une extrémité dans l’eau, comme les poireaux)
  • Séchage/dessiccation (champignons, tomates, fruits séchés…)
  • Enfouissement/emballage/enrobage (ex. : carottes dans des bacs à sable)
  • Antiseptiques (ex. : viande et poisson fumés)
  • Appertisation (stérilisation, ex. : confitures)

 


Références et lectures

  • Blogue de Marie Cochard, La cabane anti-gaspi, sur la page de son livre Notre aventure sans frigo ou presque.
  • Vidéo de Marie Cochard donnant des conseils, d’une durée de plus de 29 minutes, publiée dans le site des Éditions de l’Homme qui distribuent son livre au Québec.

 

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