Réflexion d’un jeune sédentaire ou l’histoire de Jérémy, un actif qui s’ignore

Je me suis intéressée à sa façon de voir les choses, à ses inquiétudes et au regard qu’il porte sur l’inactivité physique.

Pression, quand tu nous tiens

Jérémy m’avoue d’entrée de jeu : « Je n’aime pas les sports d’endurance, de performance. Ça me met de la pression et je n’aime pas ça. Par exemple, je ne voudrais pas jouer au hockey, je pourrais faire une erreur et je serais considéré comme un pas bon… »

Comme Jérémy, beaucoup d’enfants sentent malheureusement cette pression de la performance lorsqu’il est question de sport. Ils préfèrent donc s’abstenir. Lorsque la pratique d’une activité physique est source de stress ou synonyme d’efforts considérables, certains jeunes décrochent.

Mon père est fort, mais il ne fait pas de sport.

Sans détour, Jérémy me confie que, s’il ne fait pas d’activités physiques, c’est aussi par manque de motivation. Initié tout jeune au sport, il a tour à tour essayé le soccer, la natation et l’équitation (entre autres), sans toutefois arriver à maintenir un intérêt. Sa mère, Isabelle, admet qu’il n’a pas de modèle parental exemplaire. Jérémy réfléchit : « Mon père est fort, mais il ne fait pas de sport. J’avais mon frère qui me motivait, mais je ne le vois plus beaucoup. Si quelqu’un de mon entourage pouvait m’inspirer… »

Trouver la motivation dans son entourage

Un jour, Jean-François, l’oncle de Jérémy, l’a emmené patiner. Jérémy, qui n’avait jamais chaussé une paire de patins, a pris plaisir à sortir s’amuser avec son oncle. Résultat : il n’a suffi que d’une journée pour qu’il maitrise la technique de base. À la fin de la journée, il se débrouillait pas mal, m’a-t-il confié. Par ses encouragements, Jean-François lui a permis de trouver la motivation qui lui manquait.

Accompagner un enfant dans la découverte d’une nouvelle activité peut avoir pour effet de le motiver et même de lui donner envie de réitérer l’expérience.

Certaines circonstances freinent les jeunes : pression de la performance, manque de motivation, absence de modèle, etc. Mais, comme Jérémy, tous ne sont pas pour autant inactifs. En discutant plus longuement avec lui, je me suis aperçue qu’il n’était pas aussi sédentaire qu’il le croyait.

Les passe-temps de Jérémy

Jérémy adore pêcher. Il s’emballe quand il parle de pêche. C’est le regard rempli de fierté qu’il me raconte avoir pêché une carpe de 27 lb! Je lui fais alors remarquer que c’est un loisir qui demande de la patience et du calme, mais qui exige aussi, parfois, certains efforts physiques : se rendre à pied au lac avec son matériel ou ramer jusqu’à destination. « J’aime ça sortir dehors… c’est un bon début, non? » Jérémy sourit, et moi aussi. 

Depuis quelques semaines, Jérémy a commencé à s’entraîner avec un « elliptique ». « J’aime ça parce que je peux regarder la télé en même temps. Au début, je voyais ça comme une corvée. Maintenant, je fais de moins en moins d’efforts et je m’entraîne quatre fois par semaine pendant 20 minutes. Après, je le laisse à ma mère. Ça nous motive de faire la même activité. »

Pour Jérémy, pratiquer une activité physique signifiait, jusqu’à notre discussion, faire du sport. Pas très sportif de nature, il se qualifiait bien tristement de « couch potato ». En lui faisant prendre conscience des petits gestes qu’il pose quotidiennement et des sources possibles de motivation qui peuvent l’inciter à bouger davantage, il a mis le doigt sur un comportement qu’il a désormais envie de modifier. «Durant l’été, je me déplace beaucoup en vélo. Je ne savais pas que faire du vélo, c’était faire du sport!»

Et si nous, parents, en donnant l’exemple, devenions cette source de motivation pour que nos jeunes trouvent la volonté d’être plus actifs? Il est si agréable de partager des moments en famille!