Le quart (25,1 %) des élèves de 1re secondaire sont sédentaires et seulement 27,2 % de ces jeunes, âgés de 12 ou 13 ans, atteignent le niveau d’activité physique de loisir et de transport recommandé. C’est ce que révèle l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011, publiée par l’Institut de la Statistique du Québec. La situation semble préoccupante. Que faire pour y remédier? Deux responsables de l’enquête nous aident à mieux comprendre ces nouvelles données.
Parmi les 63 196 élèves qui ont répondu au questionnaire portant sur leur santé physique et leurs habitudes de vie, 12 742 étaient à leur première année du secondaire. Parmi ces derniers, 16 % ont atteint, avec l’activité physique de loisir seulement, le niveau recommandé par les autorités de santé publique. Notons par ailleurs que ces statistiques ne tiennent pas compte des heures de cours d’éducation physique, volontairement exclues de l’étude.
Combinés aux problèmes de malbouffe, ces taux insuffisants d’activité physique entraînent un surplus de poids chez 20,4 % des jeunes de 1re secondaire. « Le surplus de poids est directement lié aux habitudes alimentaires et à l’inactivité physique, mentionne Mikaël Berthelot, l’un des responsables de l’enquête. Les données recueillies révèlent qu’un jeune sur cinq a un surplus de poids, et nous pensons qu’ils ont eu tendance à sous-estimer la réalité en répondant au questionnaire. Si la situation ne s’améliore pas, ces jeunes risquent d’avoir des problèmes de santé à l’âge adulte, ce qui entraînera des coûts pour le réseau de la santé. »
Une situation inquiétante?
Bien que préoccupants, les résultats de l’enquête ne sont pas catastrophiques, croit Bertrand Nolin, kinésiologue et coauteur du chapitre consacré aux loisirs et aux transports actifs. « Si nous tenons compte des cours d’éducation physique offerts à l’école, le pourcentage de sédentaires tombe à zéro! », corrige-t-il. Par ailleurs, l’information recueillie porte sur l’année scolaire. Or, la période estivale est le moment de l’année où la pratique d’activités physiques est la plus importante.
Les facteurs à surveiller
Réalisée à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux, cette vaste enquête permet toutefois de définir, avec précision, les facteurs prédisposant les jeunes à la sédentarité. « La situation économique des parents est un des facteurs prédominants, indique Mikaël Berthelot. Nous avons également constaté que plus la situation familiale est stable, plus les enfants font de l’activité physique. Lorsqu’ils vivent avec leurs deux parents biologiques, les jeunes sont plus actifs. En garde partagée, le niveau d’activité physique est meilleur que lorsque les enfants vivent dans des familles dysfonctionnelles ou ne vivent plus du tout avec leurs parents. »
Enfin, l’enquête révèle que les transports actifs (marche, bicyclette ou autre) engendrent des effets bénéfiques non négligeables. En effet, 6 % des jeunes de 1re secondaire atteignent le niveau d’activité physique recommandé uniquement grâce aux déplacements actifs.
Les actions à prendre
Les résultats de cette enquête permettront de mieux promouvoir l’activité physique auprès des jeunes. « Les interventions qui passent par les écoles et les municipalités sont des solutions gagnantes, croit M. Nolin. Il est important que les cours d’éducation physique maintiennent la place qu’ils occupent dans le calendrier scolaire, ou que cette place soit augmentée, si possible. Pour les jeunes qui ne font presque pas d’activités physiques de loisir, le cours d’éducation physique est une bouée de sauvetage! »
Améliorer l’accessibilité aux activités de loisirs est également essentiel. Encore faut-il susciter de l’intérêt chez les jeunes. « Il faut essayer de rejoindre les jeunes de toutes les façons, indique M. Nolin. Améliorer les environnements, c’est très positif, mais il faut aussi leur donner envie d’utiliser ces environnements! »
Renseignements : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/sante/eqsjs.htm