Santé physique

Activité physique : l’effet positif de la douleur

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Au Québec, on assiste à l’émergence d’événements sportifs où les participants jonglent avec leurs limites physiques (course de longue distance, par exemple). Ces sports qui poussent le corps à l’extrême portent à réfléchir sur la place de la douleur dans le processus éducatif proposé par l’activité sportive.

Activité physique : l’effet positif de la douleur

En tant que parent, il peut être difficile d’accepter de voir son enfant souffrir physiquement dans différentes sphères de sa vie: accidents, maladie, etc. Si en plus, les activités dans lesquelles il est censé prendre du plaisir génèrent de la douleur, cela devient inacceptable! Et pourtant, cette douleur générée par l’activité physique, dans la mesure où elle est vectrice de sens, peut prendre un sens éducatif profond.

 

En effet, la douleur physique engendrée par un effort physique intense, que l’on différencie de celle provoquée par une blessure, peut être positive si elle s’inscrit dans un contexte précis. La douleur physique découlant des pratiques sportives en est un excellent exemple. La douleur peut ainsi être un barème afin d’évaluer notre effort ou encore montrer que nous nous sommes surpassés. Sur le plan psychologique, plusieurs entrevues réalisées auprès de jeunes Québécois participant à un programme sportif à vocation psychosociale (DesÉquilibres) laissent sous-entendre que la douleur, en tant qu’indicateur de dépassement, donne un sentiment de fierté venant nourrir l’estime de soi :

 

[…] Je commençais à ralentir, puis il [son ami] a dit comme ça : «non tu peux pas ralentir, tu dois continuer, on y va, j’suis là pour toi». Y’avait eu un moment aussi que mes yeux ont gelé, j’pouvais pas voir, j’voyais trouble puis, il [son ami] m’a tenu, pis il m’a dit […] : « on y va, on est presque arrivé, l’autobus est tout près […], le prochain coureur nous attend ». Pis, il courrait avec moi […] parce qu’il m’aidait, pis les personnes m’encourageaient. […] J’ai fait un effort vraiment pour ouvrir mes yeux, pour courir.

 

Une question s’impose alors : comment s’assurer que la douleur du jeune lui est réellement bénéfique? En fait, cela dépend de la perception de votre enfant, du sens qu’il met dans la pratique de cette activité, ainsi que celui donné par son entourage.

 

Il est donc important d’être à l’écoute de ce que représente l’activité physique pratiquée par votre enfant. À l’adolescence, plusieurs jeunes peuvent ressentir l’envie de pratiquer des disciplines « hors du commun »; des sports qui ne sont pas très fréquents et qui peuvent sembler insensés pour les parents (course la nuit, parkour, etc.). Dans ce contexte, il peut être difficile pour le parent de se détacher de sa perception de la douleur.

 

Or, la douleur peut avoir des effets positifs sur les jeunes (et les moins jeunes) lorsqu’elle est consentie et sensée. Si elle est comprise comme un obstacle que le jeune réussit à surpasser, la perception qu’il a de ses capacités pourrait en être améliorée. Celle-ci peut alors s’accompagner d’un sentiment de fierté important dans le développement de son estime de soi.

 

Avec la collaboration de Luc Parlavecchio et Catherine Plante. 

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