[Article mis à jour] Les enfants qui s’aventurent dans le sport de compétition en retirent habituellement de précieux bienfaits. À condition que les parents s’en mêlent et encadrent leurs jeunes athlètes.
S’il y a une mère qui sait de quoi elle parle quand il s’agit de soutenir un jeune sportif, c’est bien Christiane Despatie. La maman du célèbre Alexandre a accompagné son fils dès son plus jeune âge dans sa découverte de différents sports ainsi que tout au long de son parcours dans le monde du plongeon de compétition. Elle a tellement appris de son expérience (et aiguillé en cours de route bon nombre de parents), qu’elle a décidé de partager ses réflexions dans un livre paru en septembre 2012. La performance… à quel prix? est le fruit d’une collaboration entre Christiane Despatie et Séverine Tamborero, coach de tennis et coauteure du livre.
1. Veiller à l’équilibre
Un des pièges qui guette les parents de jeunes sportifs, selon Mme Despatie, est de se prendre pour un entraîneur et de s’attendre à des résultats. Or, les parents doivent plutôt s’assurer que l’enfant respecte ses limites et qu’il se repose quand il est fatigué. « J’ai déjà raconté de petits mensonges aux entraîneurs, prétextant qu’Alexandre était fiévreux ou enrhumé, alors qu’il était tout simplement fatigué », avoue la mère du champion olympique. Elle insiste d’ailleurs sur la nécessité de prendre des pauses, lorsque la fatigue est trop importante. Mieux vaut s’arrêter deux ou trois jours que de se rendre au point où l’abandon, pour cause d’épuisement, guette le jeune sportif.
2. Préserver le plaisir
« La pratique d’un sport de compétition devrait toujours se faire dans le plaisir, ajoute Mme Despatie. C’est une des clés de la réussite. » Elle encourage donc les parents d’athlètes à surveiller les petits signaux d’alarme qui indiquent que le plaisir n’est plus au rendez-vous : manque d’enthousiasme, blessures fréquentes, repli sur soi. « C’est à ce moment qu’il faut se poser des questions. Mais, quand on voit l’étincelle dans leurs yeux, qu’on sent qu’ils sont pressés de se rendre à leur entraînement : c’est parfait! » Quoique cela semble évident, la mère d’Alexandre admet avoir rencontré beaucoup de parents qui oubliaient l’importance du plaisir dans la pratique sportive.
3. Choisir son combat
Outre le plaisir de bouger et de se dépasser, la compétition apporte un lot important d’effets bénéfiques selon Christiane Despatie. Les enfants apprennent la discipline, sont en excellente santé physique et ont une meilleure concentration à l’école. « Je trouve que cela en fait des enfants très équilibrés. Mais la compétition n’est pas pour tous les enfants, tient-elle à rappeler, et il ne faut pas les forcer. Notre fille Anouk, par exemple, a toujours été sportive, mais n’a jamais été motivée par l’aspect compétitif du sport. C’est correct aussi. »
4. Savoir relativiser
Évidemment, qui dit compétition dit aussi déception. Notre jeune athlète devra inévitablement faire face à la défaite, le podium n’étant pas toujours au rendez-vous. « Ce n’est pas grave! » a répété inlassablement Christiane Despatie à son fils durant son parcours. Même aux Jeux olympiques. « Nos enfants se battent pour des médailles, pas pour leur vie. Il n’y a rien de grave. »