LaserQuest, Paintball, Dodgebow ; les jeux de combat où l’on doit se tirer dessus sont nombreux, et attirants pour les jeunes. On s’est demandé si ce loisir était recommandable et amusant ou, au contraire, violent et nocif. Nous avons posé la question à des professionnels de la santé.
On a de tout temps joué à la guerre, aux cowboys et aux Indiens… On n’est pas devenu violents pour autant. Avec l’arrivée d’un nouveau genre de bataille, le tir à l’arc de combat (DodgeBow), nous voulions savoir si les jeux de combat conviennent à des enfants, en particulier aux pré-adolescents. Est-ce que ce type de «guerre» et de «défoulement sur autrui» est nocif ou bénéfique? Ou peut-être ne fait-il aucun effet sur les jeunes?
L’avis d’un pédiatre
«Jouer est une activité essentielle au développement du cerveau humain, affirme Dr Jean-François Chicoine, pédiatre. Les jeux de stratégie, où il y a des conflits et du « coltaillage » [chamaillade] sont absolument sains. Les jeux vidéos ne se contrôlent pas autant; ils imposent et illustrent leur vision horrifique du monde, sans que le joueur puisse autant interpréter, sans que le joueur puisse physiquement se dépenser dans l’action, ce qui l’éloigne du réel sans faire profiter son imaginaire à force d’en abuser. L’aspect risqué de ces jeux comme le PaintBall, en comparaison avec la boxe par exemple, est l’absence de coach. Si un enfant ou un ado a des troubles de comportements, qu’il devient trop intrusif, il peut devenir plus difficile à contrôler.»
Il est donc recommandé, pour les préados, d’être accompagnés d’un parent ou autre adulte donnant un encadrement à l’activité, une façon de faire comprendre aux jeunes que dans la vie, on ne règle pas nos problèmes en se tapant dessus. Ici c’est juste un jeu!
«Le jeu doit être libre – les parents s’en mêlent trop souvent –, mais il doit être porté, surveillé par des grands», précise le Dr Chicoine. Parmi les bénéfices de ces jeux de simulation de combat, il y a bien sûr l’exercice physique, mais aussi les volets stratégie et esprit d’équipe.
L’avis d’une psychologue
Johanne Lévesque, neuropsychologue et présidente de la clinique Neurodezign, explique que peu importe si le jeu est virtuel (vidéos) ou réel (en salle), le circuit dopaminergique (neurotransmission de la dopamine et de l’adrénaline) est sollicité de la même manière. En effet, le cerveau réagit de la même façon au jeu : le niveau d’excitation est très grand, on observe une modification de l’humeur, une hausse de l’agressivité, la sensation d’être en danger…
Quand le jeu s’arrête, l’adrénaline retombe, on a un passage à vide, un creux d’énergie… C’est assez demandant sur le corps! Les jeux de combat ont au moins l’avantage de faire bouger les jeunes.
«Tout est dans la modération, dit Mme Lévesque. Il ne faudrait pas y aller tous les jours!» D’après elle, le DodgeBow (tir à l’arc) évoque une image de violence peut-être moins forte que les jeux avec fusils, sans doute parce que dans la réalité, on ne s’attaque pas avec des flèches, mais plutôt avec des armes à feux.
Quelques exemples de jeux de combat |
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Pour plus d’informations sur la prise de risques reliée au sport, consultez notre dossier Le sport et ses risques