Nous avons tous déjà entendu un parent, un entraîneur ou un spectateur s’emporter violemment lors d’un match de hockey, d’une compétition de patinage artistique ou encore lors d’un tournoi de volleyball scolaire. Nous nous sommes alors secrètement félicités de ne pas être ce type de personne.
Mais sommes-nous, en tant que parents, vraiment si différents? N’avons-nous jamais critiqué, soupiré, comparé notre jeune? Prenons une minute ou deux pour faire un petit sondage auprès des enfants et adolescents de notre entourage.
Qu’entendent les jeunes réellement?
Lorsqu’on leur pose la question sur le comportement, les paroles et les gestes des adultes qui les entourent lors de la pratique de leur sport, les jeunes en ont long à dire. La plupart reconnaissent que les parents et entraîneurs sont généralement encourageants, mais affirment entendre régulièrement des petites phrases du genre : « il s’est vraiment amélioré celui-là… je suis certain qu’il pratique beaucoup plus que toi! » ou encore « être sur le jeu, ça se mérite! Faut travailler fort, et si on veut gagner, faut mettre nos meilleurs! ». Comme adulte, on peut se dire qu’il n’y a rien de faux dans ces affirmations, mais le jeune, lui, entend qu’il n’est pas à la hauteur, qu’il ne fait pas ce qu’il faut, qu’il n’est pas assez sérieux, bref, que ce n’est pas d’avoir du plaisir qui compte mais de travailler fort et de s’améliorer!
Les impacts
L’estime de soi des jeunes est fragile et un rien peut les affecter dans leur développement. Notre priorité, comme adulte les entourant, devrait être de nous assurer qu’ils font de l’activité physique régulièrement pour bénéficier de tout ce que ça peut leur rapporter aux plans physique, psychologique et social. Mais si le jeune ne se sent pas assez performant, qu’il se sent comparé plutôt qu’encouragé, l’impact sur lui peut être assez négatif pour le faire décrocher du sport. Et ça, c’est la dernière chose qu’on veut. C’est déjà suffisamment difficile de trouver une activité qu’ils aiment, si on contribue malgré nous à les faire abandonner, nous serons tous perdant.
Les vrais besoins
Ce que veulent les jeunes est bien simple :
- Être encouragé
- Être félicité pour les efforts
- Être accompagné dans leur entraînement
- Être comparé à eux-mêmes plutôt qu’aux autres
- Être actif dans une dynamique de plaisir et de complicité
- Être partie prenante d’une équipe et non identifié comme élément faible
- Être dans un sport où on pratique l’équité pour tous
- Mais surtout, sentir que la seule pression qu’ils ont est celle qu’ils se mettent eux-mêmes!
Une solution : Campagne Stop ce n’est qu’un jeu!
Pour sensibiliser les adultes à cette problématique, plusieurs organisations locales, dont les huit regroupements de Québec en forme du Bas Saint-Laurent, et d’autres organismes voués à la promotion des saines habitudes de vie chez les jeunes, ont lancé une campagne pour leur rappeler que : «Faire du sport, c’est avant tout jouer à un jeu et que les propos négatifs, c’est terminé!» Vous pouvez suivre la dynamique campagne de ce groupe en cliquant ici.
Des témoignages, des affiches, des macarons et d’autres actions partagés durant toute l’année pour amener l’adulte à poser un regard sur ses propres comportements et à devenir l’allié du jeune plutôt que la source de son découragement et de l’abandon sportif. Les encouragements peuvent tout changer pour les jeunes alors il faut les remettre à l’avant-plan.
Vous pouvez aussi consulter notre dossier Comment être un bon parent d’athlète, traitant des comportements des parents dont les enfants pratiquent des sports.
D’autres campagnes pour stopper les comportements anti-sportifs existent, au Québec comme celle-ci, «On se calme ce n’est qu’un jeu! Évitons ensemble de devenir leur pire cauchemar!» déployée par Hockey Laval.
Par Mélanie Tremblay | Agente de développement – Québec en forme