Jamais n’a-t-on autant entendu d’histoires d’horreur de parents accusés de négligence criminelle pour avoir laissé leurs enfants marcher jusqu’à l’école ou jouer au parc sans supervision. Pourtant, le jeu actif et autonome serait essentiel à la santé physique et psychologique des jeunes selon les experts. À quel âge peut-on laisser son enfant jouer seul au parc, la tête tranquille, et sans peur de représailles?
Au Québec, aucune loi ne précise un âge minimum. Le Nouveau-Brunswick et le Manitoba indiquent 12 ans, et l’Ontario, 16 ans…
Selon Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice, il n’existe pas de réponse passe-partout : « Cela dépend de la maturité de l’enfant, de la façon dont il a été sensibilisé au danger, de son expérience à marcher en toute autonomie en respectant le Code de la route, des amis ou grands frères ou sœurs qui peuvent l’accompagner et du quartier environnant. »
En somme, une foule de facteurs doivent être pesés avant de prendre une décision, qui ne peut être universelle. Qui plus est, deux parents dans la même situation avec le même enfant n’en tireraient probablement pas la même conclusion, leurs propres craintes et anxiétés faisant aussi parties de l’équation.
Le jugement des préados
Selon la psychoéducatrice, entre 9 et 12 ans, les enfants auraient, en général, les habiletés cognitives requises pour juger de la dangerosité d’une situation et la maturité essentielle au respect des consignes. Leur impulsivité serait aussi contrôlée.
Les préados auraient toutefois encore de la difficulté à évaluer l’information critique (les enfants remarquent la couleur d’une voiture avant sa vitesse ou sa distance!) et seraient coupables de quelques raccourcis dangereux, comme de présumer que s’ils voient une voiture, son conducteur les voit aussi.
En conséquence, c’est sans aucun doute le chemin menant au parc qui renferme le plus de dangers potentiels, un risque qui varie selon le quartier. Et un risque qui en vaut la plupart du temps la chandelle…
Les bienfaits de jouer seul au parc
« Vers 9 ans, les enfants commencent à construire par eux-mêmes leur personnalité, à se questionner sur ce qu’ils aiment ou n’aiment pas, au-delà de ce qu’ils perçoivent dans le regard des autres, explique la psychoéducatrice. Se sentir exister en dehors de sa bulle familiale et pouvoir enrichir son identité avec ses amis, sans intervention d’adulte, c’est sans aucun doute un apprentissage riche ».
Qui plus est, un apprentissage important à une période critique. « Le préado développe son sentiment de compétence. Avoir le droit d’aller au parc seul lui lance un message fort : non seulement se sent-il capable, mais il sent que ses parents sont du même avis, et qu’ils lui font confiance , explique Stéphanie. Être digne de confiance, ce n’est pas rien! »
Quelques trucs pour y arriver… |
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