Rôle du parent

Motiver les jeunes à bouger : la communication entre deux générations

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Les préados changent au gré des générations. Tout comme leurs priorités, leurs goûts, leurs façons de voir le monde et de communiquer. En quoi les jeunes d’aujourd’hui sont-ils différents de ceux que l’on a été? Un portrait de ces différences afin de créer un pont pour faciliter la communication et pour mieux motiver nos jeunes à bouger.

Motiver les jeunes à bouger : la communication entre deux générations

Les jeunes d’hier

Ils ont grandi dans le ventre d’une mère épargnée de mille mises en garde. Leur croissance a continué librement dans cette plaisante insouciance. L’été, ils sortaient « jouer dehors » le matin et rentraient au crépuscule. Ils s’amusaient de peu de choses, mais accumulaient les aventures. Ils étaient physiquement actifs, par la force des choses, et plus sociables, pour les mêmes raisons. Trouver des partenaires de jeux, au parc ou dans la ruelle, ça allait de soi.

 

Les jeunes d’aujourd’hui

Ils sont protégés par des parents plus inquiets qui aiment bien les avoir sous les yeux, même si la prunelle de leurs yeux se retrouve, du coup, encabanée dans une maison où les écrans se multiplient et deviennent de plus en plus interactifs et attractifs. À l’école et au service de garde, leur agenda est chargé. Il y a un temps pour chaque chose. Même les loisirs sont insérés dans des cases horaires pour faciliter la gestion d’une famille plus occupée que jamais. Les amis sont nombreux, les amitiés ne le sont pas toujours. Les amis, comme les réponses à toutes sortes de questions, se trouvent immédiatement — et sans effort — en tapotant sur un écran.

 

Comprendre les différences

Des activités dirigées, un cours de ci ou de ça, combinées à des loisirs passifs, font en sorte que les jeunes d’aujourd’hui sont moins autonomes et moins créatifs. Ou plutôt, ils ont « moins confiance en leur imagination et en leur créativité, parce qu’ils ne les ont pas beaucoup sollicitées », modère la psychologue Diane Quevillon. Dire à un enfant de 10 ou 13 ans d’aller jouer dehors ne sera pas concluant selon la psychologue. « Commençons par avoir du plaisir pendant les temps libres en famille. C’est bien beau une expédition de camping par année, mais ce sont les petits gestes quotidiens qui font vraiment la différence. Il faut s’exercer ensemble à vivre des temps libres improvisés. »

 

En général, leur ordonner « d’aller faire quelque chose » n’est pas une formule efficace. « On a enseigné à nos enfants à se servir de leur tête, à donner leur opinion. Une approche autoritaire sans communication ne crée donc que de la révolte. Il est préférable d’être ouvert, de fixer des limites claires et de rester constant avec ces jeunes, » suggère Diane Quevillon.

 

Par exemple, lors de la Journée sans écran, on définit une règle — interdiction d’allumer la télévision, l’ordinateur, la tablette ou la console de jeu —et on laisse au jeune la liberté de trouver lui-même d’autres activités pour s’occuper. S’il est déconcerté, ou carrément angoissé à l’idée de « trouver quoi faire » sans aide, ses parents peuvent lui proposer des pistes de solutions. Sans la possibilité de se tourner automatiquement vers un écran pour meubler leurs temps morts, les jeunes exercent leur créativité. Et ainsi, ils finissent par bouger plus en faisant une activité extérieure et du sport.  

 

Préadolescence oblige, une idée de leur cru est (selon eux) une excellente idée! Alors que celles venant des parents est moins attrayante… « C’est normal qu’après avoir été dirigé d’activité en activité, la première chose qu’ils souhaitent à l’aube de l’adolescence est de prendre leur distance face à l’autorité et de sortir des horaires imposés. S’ils ont développé des centres d’intérêt avant, ils vont se lancer dans ceux-ci sainement. Mais s’ils n’ont pas grand-chose, ils ne font pas grand-chose… », explique Diane Quevillon.

 

Il n’est toutefois jamais trop tard pour adopter des habitudes et des loisirs sains. « La préadolescence, c’est un moment extraordinaire pour la communication. En tant que parents et intervenants, on garde une certaine autorité, mais les enfants ont acquis une pensée qui enrichit la discussion. C’est une période charnière. C’est LE moment pour mettre des choses en place pour la suite, » encourage la psychologue.

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