Santé physique

Une génération en manque de nature

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En 2008, le journaliste et auteur américain Richard Louv a publié un livre-choc, Last Child in the Woods: Saving Our Children From Nature-Deficit Disorder, où il identifie un phénomène encore difficile à cerner qui peut se traduire par « trouble déficitaire relié à une carence en nature. » Son constat, qui souligne le manque de contact avec la nature subi par une génération, a rapidement eu une portée internationale.

Une génération en manque de nature

Pour étoffer son point de vue, Richard Louv s’est appuyé sur des études scientifiques et a réalisé des entrevues avec des parents et des environnementalistes. Sa conclusion : le simple fait d’être dehors engendre d’importants effets bénéfiques favorisant le développement optimal des enfants. Dans son livre, l’auteur expose plusieurs recherches qui illustrent ce constat. Bon nombre des études rapportées démontrent que les jeunes qui passent plus de temps à jouer à l’extérieur ont une plus grande créativité et moins de problèmes de déficit d’attention en classe. Or, les jeunes d’aujourd’hui passent moins de temps en famille, quand ils sont avec leurs parents, ceux-ci les gardent souvent à l’intérieur plutôt que de les envoyer jouer dehors. Aux dires de l’auteur, l’espace où les enfants circulent librement sans la supervision immédiate de leurs parents a ainsi diminué de 90 % au cours des trente dernières années. Ils se sont donc naturellement rabattus sur les jeux vidéo.

 

En 2010, c’est François Cardinal, éditorialiste au quotidien La Presse, qui relançait le débat au Québec avec son livre Perdus sans la nature. Quoique ce livre fasse état de nouvelles enquêtes et d’autres recherches scientifiques, en plus de présenter plusieurs entrevues avec les plus grands experts québécois de la question, le constat final demeure le même : les jeunes sont plus sédentaires que jamais et sont privés des bienfaits des loisirs en plein air. « On est passé en quelques décennies d’une société de prévention à une société de précaution », disait-il à la sortie de son livre dans une entrevue publiée dans la revue Espaces. « L’impact de la nature est aussi important, voire plus important, qu’une pilule de Ritalin », poursuivait-il.

 

Pour contrer l’obésité, le déficit de l’attention, la haute pression, le diabète et même l’asthme, voici quelques pistes de solution pour pour assurer le développement optimal de vos enfants.

  • Laisser vos enfants aller à l’école à pied ou à vélo (Pédibus et Trottibus : www.velo.qc.ca/transport-actif/a_ecole/Pedibus).
  • Limiter les jeux vidéo et limiter l’écoute de la télé à deux heures[1] par jour.
  • Planifier des moments de jeu libre dans l’horaire surchargé de vos enfants.
  • Lors des devoirs, placer vos enfants près d’une fenêtre pour qu’ils voient la nature.
  • Déménager près d’un parc.
  • Sortir rencontrer vos voisins et votre communauté, organiser une fête de rue.
  • Faire une promenade à vélo dans votre quartier.
  • Visiter un centre de nature (http://centredelanature.laval.ca) ou un Écomusée (www.ecomuseum.ca).

 

Donner l’exemple : dehors les parents!


Last Child in the Woods: Saving Our Children From Nature-Deficit Disorder

Richard Louv. Algonquin Books, 335 pages, 19,99 $.

 

Perdus sans la nature

François Cardinal. Québec Amérique, 208 pages, 18,95 $.

 


Références

[1] Société canadienne de physiologie de l’exercice, 2011, www.scpe.ca/directives

 

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