Le projet « Mon École s’active » vise à intégrer des activités physiques dans l’horaire des enfants afin d’optimiser leur réussite scolaire. Il a été initié par une enseignante qui était soucieuse du manque d’attention et de la turbulence de certains de ses élèves.
Madame Gisèle Tardif enseigne à l’école primaire l’Écollectif de Sherbrooke. « J’avais dans ma classe des élèves qui bougeaient beaucoup. J’ai voulu changer mes pratiques d’apprentissage pour arriver à augmenter leur concentration », raconte-t-elle. Au fil de ses recherches, elle a découvert que l’activité physique avait un impact sur le niveau d’attention. « Avec des mots simples, j’ai expliqué le projet à mes élèves en leur disant que nous allions bouger ensemble tous les matins, poursuit madame Tardif. Les résultats ont été probants ». L’enseignante explique qu’elle a constaté une importante différence sur la durée de concentration et un impact direct sur les résultats scolaires de ses jeunes. Son idée a fait boule de neige et plusieurs professeurs de l’école ont voulu se jumeler au projet. Aujourd’hui, chaque matin, toute l’école fait du sport pendant vingt minutes avant de rejoindre la classe. Enfants et enseignants vivent mieux, dans un climat de travail considérablement amélioré.
Une bonne idée bien organisée
Lorsque les autres professeurs de l’école ont décidé de suivre ce modèle, ils ont senti le besoin d’être accompagnés pour mettre en place efficacement ces vingt minutes de sport qui avaient l’effet d’un coup de baguette magique! La direction et les enseignants ont alors établi un contact avec l’Université de Sherbrooke. « C’est la particularité du projet qui nous a interpellés, explique madame Catherine Gignac, coordonnatrice de projet à la Faculté d’éducation physique et sportive de Sherbrooke. L’approche vise à favoriser l’apprentissage en classe et non pas à inculquer de saines habitudes de vie comme dans la plupart des programmes. De plus, ce n’est pas le prof de gym, mais les enseignants de chaque classe qui dirigent l’activité sportive ». L’intervention de spécialistes de l’Université Sherbrooke a permis une mise en place cohérente du projet. « Nous les avons aidés dans le choix des équipements et des sports. En milieu urbain, les écoles ont souvent de petites cours, ce n’est pas toujours évident de trouver de la place. Les jeunes et leurs accompagnateurs se répartissent en groupes. Par exemple, certains vont dans un parc voisin, d’autres courent à proximité de l’école », continue la coordonnatrice.
Interaction sociale et estime de soi
Mesdames Gignac et Tardif soulignent que la collaboration du professeur de sport de l’école aide beaucoup dans le projet. D’autre part, la notion de jeu doit toujours rester en tête. « Il faut que ça reste amusant », insiste Gisèle Tardif. Elle ajoute qu’il vaut mieux commencer en douceur, quitte à ne bouger qu’une ou deux fois par semaine au début. En plus de l’amélioration des résultats scolaires, le programme apporte de beaux liens entre le corps enseignant et les enfants. « L’activité physique n’est pas évaluée. Le jeune ne se sent pas jugé et l’estime de soi augmente ». Pour conclure, madame Tardif conseille simplement aux enseignants d’essayer et d’observer ce qui se passe dans la classe.
Vous pouvez contacter le conseil d’établissement et la direction de l’école de votre enfant pour faire connaître ce projet. La Faculté d’éducation physique et sportive de Sherbrooke réalise actuellement des tests de motricité en lien avec le projet.