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À l’école Pierre-de-Coubertin, les activités physiques et sportives ont la cote!

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Dans le quartier Montréal-Nord, l’école primaire Pierre-de-Coubertin est la seule à offrir, au Québec, le tiers-temps pédagogique en éducation physique, et ce, depuis près de 30 ans. À l’origine, le projet-pilote fait l’audacieux pari d’améliorer la forme physique et la réussite scolaire des élèves. Une formule gagnante! Peut-être faudrait-il s’en inspirer?

À l’école Pierre-de-Coubertin, les activités physiques et sportives ont la cote!

À l’école Pierre-de-Coubertin, tous les élèves de 8 à 12 ans font chaque jour une heure d’éducation physique; 20 % de leur temps scolaire est ainsi consacré à l’activité physique et à la danse. À cela, s’ajoutent également d’autres périodes d’activités dirigées. Au final, c’est 33 % des « heures d’école » qui sont réservées à des activités qui leur permettent de bouger! « Les élèves sont aussi initiés à une grande diversité de disciplines sportives : cross-country (entraînement pour une course à l’automne), danse expressive et arts du cirque, gymnastique, sports collectifs, athlétisme (avec des olympiades en fin d’année scolaire) et plein air (une semaine dans un camp à l’extérieur de Montréal). Il y a aussi des récréations actives (deux par jour) où l’on joue au soccer, à la balle au mur, au ballon chasseur, à l’Ultimate frisbee, etc., détaille Stefano Sabetti, directeur de l’école. » La mission de l’établissement : veiller au développement intégral de l’enfant par l’entremise de l’activité physique.

 

On s’active 33 % du temps!

Le tiers-temps pédagogique consacré à des activités physiques est l’initiative, en 1984, d’une conseillère pédagogique et de son équipe, inspirées par une étude longitudinale publiée en 1979. Des chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières avaient suivi des élèves du primaire pendant 11 ans; l’étude démontrait clairement  qu’en faisant au moins une heure d’exercice par jour – soit cinq heures par semaine –, leurs résultats scolaires étaient aussi bons, sinon meilleurs, que ceux des élèves ne bénéficiant que de 100 minutes hebdomadaires d’éducation physique.

 

« C’est le principe d’un esprit sain dans un corps sain, résume Stefano Sabetti. On bouge moins en classe si on fait plus de sport! », lance-t-il en souriant. On lui donne raison : les élèves sont plus concentrés, souffrent moins de déficit d’attention et réussissent mieux que les enfants des autres écoles primaires montréalaises. Ils doivent d’ailleurs maintenir une note de passage de 60 % en langues, en mathématiques et en éducation physique pour rester inscrits au programme.

 

En outre, l’absentéisme est très bas, les élèves ne voulant pas rater leurs cours… ou serait-ce plutôt leurs activités physiques et sportives? « Le taux de rétention est très élevé, puisque les enfants quittent rarement l’école Pierre-de-Coubertin pour aller ailleurs, ayant un grand sentiment d’appartenance à celle-ci », affirme M. Sabetti.

 

Un projet collectif

Pourquoi les écoles n’ont-elles pas toutes une telle mission, si celle-ci est couronnée de succès, tant sur le plan personnel de l’enfant que sur ses résultats scolaires? Peut-être parce que la mise en œuvre de ce projet éducatif ne se fait pas en criant ciseaux… Stefano Sabetti explique le processus : « À la base, une école régulière se voit imposer des matières et un temps prescrit pour chacune. Nous n’avons rien changé pour les cours de français et de mathématiques, mais nous avons diminué le temps des autres matières pour bonifier celui consacré aux activités physiques. Nous faisons une demande de dérogation au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport tous les trois ans pour renouveler l’approbation. Un autre facteur très important est le soutien de toute la communauté : la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île nous aide à payer nos trois éducateurs physiques parce qu’avec 240 élèves, on devrait en avoir un seul en temps normal. Nous avons aussi des partenaires dans l’arrondissement, la piscine et le Club de natation de Montréal-Nord pour les activités aquatiques, et l’aréna pour le patinage. »

 

Ce projet a pris une ampleur communautaire afin d’assurer une vie meilleure aux enfants d’un coin de Montréal qui est peu favorisé. En effet, 75 % des jeunes viennent de Montréal-Nord et 25 % de Rivière-des-Prairies et de Montréal-Est, des quartiers où le niveau de défavorisation est assez élevé (source : Carte de la défavorisation 2008, publiée par le Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal). Une belle initiative qui en vaut l’effort!

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