Selon la psychologue Nadia Gagnier, 10 % à 15 % des enfants au Québec seraient touchés par des troubles anxieux. L’anxiété affecte leur vie et les empêche de bien fonctionner dans leur quotidien. Bien qu’on en parle de plus en plus, ce trouble demeure un phénomène peu connu et difficile à comprendre pour ceux qui n’en sont pas affectés.

« Respire par le nez, ça va passer! », « Ben voyons, qu’est-ce qui te stresse? », « Tu pourrais essayer le yoga! »… Ces phrases-là, on me les a répétées souvent. Ayant moi-même souffert d’anxiété à la préadolescence, je suis consciente que, en tant que parent, il est difficile de savoir de quelle façon s’y prendre pour aider son enfant à apprivoiser et vivre avec son trouble anxieux.
L’anxiété peut se manifester de plusieurs façons. Pour ma part, elle s’exprimait en peur. J’avais peur d’être atteinte de maladies graves, parce que mes symptômes anxieux me donnaient cette impression-là. Plus j’étais anxieuse, plus les symptômes se manifestaient et plus j’avais peur… Bref, un beau cercle vicieux!
Même si le sujet est de moins en moins tabou, je trouve que l’on en parle trop peu. Les jeunes touchés se sentent seuls et incompris, et les parents ne sont pas outillés pour y faire face. C’est pour cette raison que j’ai décidé de partager mon expérience. Mon texte n’a rien de scientifique, mais si ça peut faire la différence pour au moins une famille, ce sera mission accomplie!
Pour faire une histoire courte…
De mon côté, les premiers symptômes se sont manifestés vers la fin du primaire. Je me souviens des détails exacts de ces premières « crises ». À ce moment-là, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je me sentais coincée à l’intérieur et impuissante… Impuissante face à ces manifestations incommodantes et inconnues. Celles-ci ont commencé à être de plus en plus intenses et fréquentes. Je n’en parlais pas, parce que je ne savais pas quoi dire; je ne savais pas comment l’expliquer. Je me souviens avoir pensé : « J’aimerais ça passer juste UNE journée complète sans ce sentiment-là. » J’enviais les autres jeunes de pouvoir vivre « normalement ».
Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, j’avais tout pour me sentir bien : une famille aimante, beaucoup d’amis, de bonnes notes à l’école… On me décrivait comme une jeune fille souriante et toujours de bonne humeur. La preuve que ça peut toucher tout le monde et que d’un œil extérieur, ça ne parait pas toujours (ce qui rend votre rôle comme parent encore plus difficile).
Ce n’est que quelques années plus tard, en parlant avec une cousine qui avait les mêmes symptômes, que j’ai compris que j’avais un trouble anxieux. Je me suis sentie tellement soulagée. Je pouvais enfin mettre des mots sur mon ressenti et quelqu’un me comprenait.
Accompagner son enfant

Au fil des années, j’ai appris à vivre avec mon trouble anxieux. J’ai appris à me connaître pour être en mesure de l’apprivoiser et ainsi, de mieux le contrôler. C’est un travail de longue haleine qui demande des efforts quotidiens. En tant que parent, votre rôle est primordial. Vous pouvez faire la différence et aider votre enfant anxieux à se sentir mieux. Parfois, de petits gestes qui vous sembleront bénins peuvent faire toute la différence.
Voici 4 conseils que je vous donnerais pour accompagner votre enfant anxieux :
1. Être à l’écoute.
2. Être patient.
3. Établir une routine.
4. Ne pas hésiter à demander de l’aide.
Pour en savoir plus, consultez notre article « 6 conseils pour accompagner son enfant anxieux ».
Aujourd’hui, je sais que l’anxiété fait partie de moi et que je devrai composer avec elle toute ma vie. J’ai appris à l’accepter et je crois que c’est une étape essentielle pour être en mesure de la soulager. Pour ma part, j’ai eu la chance d’être bien entourée et je crois vraiment que c’est la clé.
En tant que parents, votre rôle est important. Soyez à l’écoute de votre enfant et faites-lui sentir que vous êtes là pour lui. Toutefois, ne prenez pas tout sur vos épaules. Votre jeune doit faire un bout de chemin par lui-même et il se confiera probablement à d’autres personnes en qui il a confiance.
N’hésitez pas à en parler et à demander l’aide d’un spécialiste au besoin.
Stress et anxiété |
---|
Il est important de ne pas confondre stress et troubles anxieux. Le stress est une « réponse de l’organisme aux facteurs d’agression physiologiques et psychologiques ainsi qu’aux émotions agréables et désagréables qui nécessitent une adaptation » (ex. : stress avant un examen, suite à une dispute, un déménagement, un mariage). Le stress fait partie des réalités de la vie et tout le monde en ressent. En revanche, « les troubles anxieux regroupent divers troubles en lien avec une anxiété excessive et difficile à gérer, qui se manifestent de façon très variable. Il peut s’agir d’attaques ou de crises de panique aiguës, de phobies, de troubles anxieux généralisés ». |
Sources :
- La moitié des enfants stressés, Journal de Montréal
- Passeport Santé
